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commerce[1], les membres de ces comités sont en état de juger la commission à ses actes, d’apprécier les réformes qu’elle propose et d’amender, avant de les voter, les crédits nécessaires au budget qu’elle recommande pour l’exercice qui va s’ouvrir.

Cette intervention du Congrès, notre esprit communal européen a quelque peine à l’admettre, il est vrai. Mais, quand elle ne trouverait pas une explication assez concluante dans l’intérêt supérieur du peuple américain à diriger par ses mandataires les affaires de la capitale créée pour lui, sortie avec lui de la nébuleuse coloniale, joyau commun à tous dans la couronne formée par les 45 Etats, ne tirerait-elle pas sa légitimation définitive du fait que, les monumens fédéraux comptant pour moitié, d’après un accord établi, dans la valeur des propriétés immobilières qui constituent la ville et sa banlieue, la nation contribue de ce chef pour moitié (soit pour trois millions de dollars) aux dépenses du District ? Cette dualité du patrimoine et des charges de la métropole est à retenir : elle est la justification essentielle d’un régime dont on n’aperçoit d’abord que la singularité.

On n’attend pas de nous le détail des autres recettes nécessaires aux trois édiles pour l’équilibre de leur énorme budget. Il nous suffira d’observer, en passant, que les taxes qui les alimentent sont assez légères pour être l’une des séductions de la capitale aux yeux des rentiers qui, cherchant un endroit pour y dépenser confortablement leurs rentes, font en même temps le calcul des plumes qu’il leur faudra laisser entre les griffes du fisc[2].

Les dépenses municipales s’effectuent au nom des commissaires, en harmonie avec les affectations votées par le Congrès, sur la conclusion de ses comités. Quant au service de la Dette[3], reliquat des régimes antérieurs, il est réservé au ministère des Finances. C’est également aux agens comptables de ce département

  1. Cette Chambre tient une séance annuelle consacrée aux affaires municipales surveillées et suivies par les bureaux spéciaux qu’elle a désignés à cet effet.
  2. Les taxes sont générales et spéciales.
    Les taxes générales sont immobilières ou personnelles.
    Les taxes immobilières sont de deux classes :
    1° De 1 pour 100 sur toute propriété immobilière consacrée k l’exploitation agricole ;
    2° De 1 et demi pour 100 sur tout immeuble employé à d’autres objets.
    La taxe personnelle est de 1 et demi pour 100 sur toute valeur en caisse non imposée d’autre part.
  3. Cette dette, au 30 juin 1897, ne se montait plus qu’à 16 656 000 dollars, grâce aux réductions qu’y a introduites le présent régime, depuis son fonctionnement.