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CORRESPONDANCE


A Monsieur Ferdinand Brunetière,


6 juin 1899.


Mon cher confrère,

Vous me communiquez une lettre de Mme la comtesse Della Rocca, la veuve du général qui a été, par son caractère et sa haute capacité militaire, une des figures les plus nobles du Risorgimento italien.

De cette lettre j’extrais ceci :

« Dans une note mise au bas de la page 355 de la Revue du 15 mai, M. Ollivier s’exprime ainsi. « Della Rocca, dans son Autobiographia, place à trois heures et demie la dernière offensive des Piémontais en reconnaissant lui-même qu’elle n’eut lieu qu’après l’orage ; or, de l’avis général, l’orage éclata entre cinq heures et cinq heures et demie. »

« Rien ne justifie cette assertion. Je cite textuellement, en les traduisant de l’italien, les paroles du général Della Rocca : Je soumis au Roi le plan d’une attaque générale qui devrait se faire par nos quatre divisions, à cinq heures, afin de s’emparer à tout prix de la position de San-Martino occupée par les Autrichiens. Victor-Emmanuel ayant pleinement approuvé mon plan, j’envoyai immédiatement les ordres pour l’exécution. Les troupes étaient déjà en marche quand tout à coup le ciel s’obscurcit, il s’éleva un vent impétueux qui enlevait les cavaliers de leur selle. Une pluie torrentielle et un formidable ouragan qui dura environ vingt minutes vinrent forcément suspendre l’action….. A cinq heures et demie, le ciel s’étant éclairci, l’attaque générale fut initiée par les troupes avec un élan admirable. » (Page 465.)