eussent lu, dans le Bulletin maçonnique de mars 1882, un chaleureux éloge du livre de M. Gaston : Dieu, voilà l’ennemi[1]! N’est-ce pas l’« orateur » même du convent de 1885, M. Fernand Faure, alors député de la Gironde et maintenant directeur général de l’enregistrement, qui réclamait l’élimination des idées métaphysiques[2], « véritable infirmité dans l’esprit de l’homme. » Et n’est-ce pas l’« orateur » même du convent de 1886, M. le pasteur Dide, qui disait : « Nous sommes positivistes… Il ne faut pas se préoccuper des causes premières… Nous voulons instituer le culte des réalités[3]. » Le déisme, du reste, ne trouva point de défenseurs dans les convens de 1893, 1894, 1896, où l’on discuta l’inscription des devoirs envers Dieu dans les programmes scolaires[4]; et l’épuration de ces programmes fut formellement demandée par le convent de 1896, avec l’approbation fort autorisée de M. Cuir, membre du Conseil supérieur de l’instruction publique et vénérable d’une loge de Lille[5]. Le culte d’une morale indépendante, exclusive de toute métaphysique, est aujourd’hui si strictement observé par la maçonnerie française, qu’elle le veut imposer à l’Université de France : « Nos frères, écrit la Revue maçonnique, doivent créer un mouvement contre l’enseignement déiste et antilaïque qui existe, et réclamer énergiquement l’instruction laïque avec un idéal substitué enfin à l’idéal mystique[6]. » Et je ne sais si l’on trouverait cette instruction et si l’on pourrait entrevoir cet idéal dans les 2 400 vers du poème la Voie du philosophe[7], qu’offrait naguère au Grand Orient M. Leconte, ancien député de l’Indre, — le même qui parlait, à la tribune, de « Monsieur le Pape ; » mais certainement on en peut rencontrer l’esquisse dans le Mémoire sur l’Éducation maçonnique, présenté par M. Jules Thomas à la loge Bélisaire, d’Alger[8], et dans les Principes de philosophie morale[9], également publiés par ce zélé professeur.
Au demeurant, nous avons mieux encore. Que M. Hubbard,
- ↑ Bulletin maçonnique, mars 1882, p. 379.
- ↑ B. G. O., nov.-déc. 1885, p. 706.
- ↑ B. G. O., sept. 1886. p. 521.
- ↑ B. G. O., août-sept. 1893, p. 546; août-sept. 1894. p. 208-211: — C. R. G. O.. 21-26 sept. 1896, p. 203-205.
- ↑ C. R. G. O., 21-26 sept. 1896. p. 197: cf. B. G. O., août-sept. 1894, p. 210.
- ↑ Revue maçonnique, 1897, p. 91.
- ↑ B. G. O., août-sept. 1895, p. 277.
- ↑ Alger. impr. Baldachino, 1890.
- ↑ Paris, Alcan, 1889.