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LA DUCHESSE DE BOURGOGNE
À LA COUR

III[1]
LA VIE INTIME

Si notre précédente étude a trouvé quelques lecteurs, ils auront sans doute été surpris que, retraçant les années heureuses de la duchesse de Bourgogne, le nom du prince son époux soit si rarement revenu sous notre plume. C’est que, dans son bonheur, le duc de Bourgogne entra pour peu de chose, durant ces années. Ce n’est pas qu’il y eût entre eux mésintelligence ; il y avait surtout différence de nature. Nous avons beaucoup parlé d’elle; il est temps maintenant de reparler un peu de lui.


I

En 1700 le duc de Bourgogne avait dix-huit ans. Très jeune et mari très amoureux d’une princesse qui avait la passion du plaisir, il eût été bien singulier qu’il ne prît point sa part de cette vie de divertissemens. Ce serait tout à fait une erreur de se le représenter, à cette date, sous la mine d’un mari triste et renfrogné, se tenant systématiquement à l’écart des fêtes de la Cour, ou se prêtant

  1. Voyez la Revue du 1er avril et du 1er mars.