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chlorhydrate d’ammoniaque, de la vapeur d’iode et de beaucoup d’autres corps vaporisés à des températures élevées. Pour une même masse gazeuse, la pression est alors supérieure à celle qu’exigent les lois de Mariotte et de Regnault. — La découverte des phénomènes de dissociation est venue lever cette difficulté-Si la pression est supérieure à ce que l’on croit qu’elle devrait être, c’est que l’on compte mal le nombre des molécules. Le corps en effet est dissocié partiellement : un certain nombre de molécules de chlorhydrate d’ammoniaque, comptées pour une molécule, se sont décomposées en deux molécules, l’une d’ammoniaque, l’autre d’acide chlorhydrique. En tenant compte de ces dédoublemens, la pression devient conforme à ce qu’elle doit être d’après la supputation des nombres moléculaires.

Quelque chose de pareil est arrivé dans le cas des solutions. Et comme elles suivaient déjà les lois des gaz, on a constaté qu’elles en suivaient aussi les prétendues anomalies. Un savant suédois, M. Svante Arrhénius, a annoncé dès 1888 que les sels anomaux, à pression trop forte, dont nous avons parlé sont dissociés au sein de leurs solutions. Cette dissociation est plus ou moins complète. Son effet est, en tous les cas, d’augmenter le nombre des molécules ; et, puisque la pression osmotique est liée à ce nombre, son augmentation expliquerait, conformément aux lois, la majoration de pression observée. Quant aux causes de cette dissociation, il y en a deux : la dilution et la condition électrique. Il est remarquable, en effet, que les substances organiques qui suivent régulièrement la loi fondamentale de l’osmose échappent précisément à la décomposition électrolytique ; et que les corps anomaux, sels, acides, bases, la subissent au contraire facilement et se séparent en groupes qui s’isolent aux électrodes ; ce sont les ions. De là le nom de dissociation électrolytique. A mesure que la dilution augmente, cette dissociation augmente aussi : pour une dilution extrême, à la limite, la dissociation serait complète. Le nombre des ions serait alors dans un rapport simple avec celui des molécules primitives, et l’augmentation de la pression osmotique correspondrait aux coefficiens simples de H. de Vries. La loi fondamentale de l’osmose, à son tour, sortirait de l’épreuve victorieuse et mieux consacrée.


A. DASTRE.