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restreintes à un petit nombre de substances et d’ailleurs passagères, ne doivent pas entrer ici en ligne de compte. Si les matériaux qui sont accumulés dans les cellules des algues et des autres plantes aquatiques diosmosaient le moins du monde dans l’eau ambiante, ces plantes ne conserveraient pas leur turgescence ; elles se faneraient et périraient bientôt. De même, si le protoplasme qui, dans la cellule de la betterave, protège le jus sucré, était perméable à cette substance, le sucre se dissiperait dans le sol humide. La pénétration en sens inverse n’est pas plus facile : il y a beaucoup de plantes qui n’absorbent pas, dans l’espace de tout un jour, de quantités appréciables de substances solubles, telles que le nitrate de potasse, le chlorure de sodium et le sucre.


III

Les procédés qui sont employés pour mesurer la pression osmotique sont nombreux. On les distingue suivant qu’ils sont directs, ou indirects, physiologiques ou physiques ; qu’ils fournissent des valeurs relatives ou des valeurs absolues. Le procédé de Pfeffer est physique, car il ne fait intervenir aucun organisme vivant ; il est direct, car il met l’expérimentateur en présence de la pression à évaluer ; il donne enfin, en grandeur absolue, en hauteur d’eau ou de mercure, la valeur de cette pression. En compensation de ces avantages, il est malheureusement très délicat et très laborieux. Il n’y a qu’un très petit nombre de physiciens, peut-être seulement trois ou quatre dans le monde entier, en comptant M. Pfeffer, en Allemagne, et M. Ponsot en France, qui aient réussi à faire des déterminations de ce genre. — D’ordinaire la pression osmotique d’une solution ne se mesure point ; elle se déduit, par voie indirecte, d’autres mesures physiques ; par exemple de l’abaissement du point de congélation, de la diminution de tension de la vapeur d’eau émise, de la conductibilité électrique de la solution. Les lois dues à MM. Raoult, Van t’hoff, et Arrhénius, permettent d’en conclure la valeur relative de la force osmotique.

MM. de Vries et Hamburger, au contraire, ont eu recours à un procédé physiologique ; leur appareil est une cellule vivante et non une cellule osmotique artificielle.

Le savant botaniste hollandais assimile chaque cellule