Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 152.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans toute la France, des chantiers s’organisèrent, et le relevé des bateaux du camp de Boulogne, le 4 fructidor an XI (22 août 1803), donne les chiffres suivans :

324 chaloupes canonnières ;

324 grandes péniches ;

324 petites péniches, réparties en douze divisions ;

432 bateaux canonniers ;

432 péniches réparties en seize divisions ;

112 bateaux de pêche, armés chacun d’une pièce de 24 ;

60 bateaux de grandes dimensions, soit 2 008 bâtimens. En outre, 5 à 600 bateaux de pêche pour les non-combattans, les bagages et les approvisionnemens supplémentaires.

Cette flottille était ainsi distribuée :

900 bateaux à Boulogne, 720 à Ostende, 130 à Ambleteuse, 270 à Étaples.

Une lettre adressée à Decrès, ministre de la Marine, indique les principes qui devaient présider à l’organisation du matériel de la flottille :

Un bateau canonnier est armé d’une pièce de 24, approvisionnée à 200 coups, et est pourvu d’un équipage. Il porte 15 jours de vivres et 10 jours d’eau, les fusils, pistolets, sabres et grappins d’abordage, lances nécessaires à l’équipage pour la défense du bâtiment, une pièce de campagne sur un affût, avec 200 coups contenus dans des caisses. Il contient, en outre, un approvisionnement de 27 fusils, 30 baïonnettes, 27 outils de pionnier emmanchés, 12 000 cartouches et 1 500 pierres à feu, 12 000 rations de biscuit, 1 200 rations d’eau-de-vie, 8 marmites et 8 bidons.

L’équipage comprenait 25 soldats de garnison, 50 de passage, 3 officiers de régiment et 1 d’état-major. Chaque soldat devait avoir son sac, sa giberne, un bidon contenant une pinte de vin, 4 livres de pain accrochées à son sac, 30 cartouches et 3 pierres à feu. Chaque officier avait droit à un portemanteau du volume et du poids de 4 sacs de soldat.

Le bateau canonnier portait en outre 2 chevaux d’artillerie avec leurs harnais, 5 jours d’avoine et 5 de son, 5 jours d’eau pour les chevaux.

Les chaloupes canonnières avaient une organisation analogue, mais un armement d’artillerie plus puissant. Les péniches étaient construites pour porter chacune 180 hommes, soit une compagnie.

Par la suite, l’expérience amena quelques modifications dans