légèrement inclinés l’un vers l’autre, de telle sorte qu’en roulant, des disques étroits et coupans, montés perpendiculairement sur les arbres, attaquent la terre obliquement, la pénètrent et l’émiettent. Ces deux appareils sont munis de sièges pour l’ouvrier, qui peut donner à son attelage une allure plus rapide que lorsqu’il marche à côté de lui.
Tous les appareils désignés sous les noms de scarificateurs, de cultivateurs, peuvent encore être employés utilement à la pulvérisation du sol labouré. On la termine à l’aide des rouleaux brise-mottes ; le plus en usage est dû au constructeur Croskill, dont il a pris le nom ; un grand nombre de petites roues, armées de dents, sont montées sur un arbre horizontal, autour duquel elles peuvent tourner ; mais, comme la surface sur laquelle le Croskill va rouler est très inégale, il ne faut pas que, lorsqu’une roue rencontre un obstacle qui la soulève, tout l’appareil soit soulevé également, ce qui ne manquerait pas de se produire si toutes les roues étaient invariablement fixées à l’arbre. Pour obvier à cet inconvénient, on a donné à chaque disque un moyeu de grande dimension par rapport à celui de l’arbre sur lequel il est enfilé, de sorte que, tout en tournant, il s’élève, s’il ne peut écraser la motte ou la pierre qu’il rencontre, puis s’abaisse, quand il les a dépassées.
Quand, après l’arrachage des betteraves, on prépare hâtivement la terre pour semer le blé d’automne, on se borne parfois à un labour léger, même à un coup de scarificateur, car l’arrachage des racines a déjà ameubli le sol ; mais si, au contraire, on ne doit ensemencer qu’au printemps, on trouve grand avantage à abandonner la terre après les labours d’automne et à ne pas chercher à détruire les grosses mottes qu’ils ont formées. Le proverbe dit : « La gelée mûrit les labours. » Au moment où la terre se gèle, ses particules cimentées par la glace paraissent irréductibles ; en réalité, la cohésion a disparu, toutes les particules de terre, rapprochées par le versoir, soudées les unes aux autres par la compression qu’il leur fait subir, sont séparées par la dilatation qu’éprouve l’eau en se solidifiant ; quand le dégel arrive, les mottes sont désagrégées et le travail du printemps se trouve grandement facilité. Lorsque l’hiver n’a pas été rigoureux, la pulvérisation des mottes est plus difficile ; elle est nécessaire cependant. En effet, sur une surface raboteuse, on ne peut faire passer un semoir mécanique ; le semis à la volée, lui-même, se fait mal,