à exécution par la seule opposition de Terre-Neuve, ont, au point de vue qui nous intéresse, c’est-à-dire au point de vue des traités anciens, une importance plus grande encore. Ces actes, aux termes desquels « le gouvernement anglais s’engageait à se conformer aux dispositions ci-après pour assurer aux pêcheurs français, en exécution des traités en vigueur et particulièrement de la déclaration de 1783, le libre exercice de leur industrie sur les côtes de Terre-Neuve sans gêne ou obstacle quelconque de la part des sujets britanniques (art. 1), » déclaraient que « les Français conserveraient dans sa plénitude, sur toutes les parties de la côte comprise entre le cap Saint-Jean et le cap Raye, et tel qu’il est défini par les traités, le droit de pêcher, sécher, préparer le poisson, etc. (art. 3 de 1884, art. 4 de 1885), » et, en outre, que « le gouvernement français, de son côté, s’obligeait à n’élever aucune protestation contre la création (par les Anglais) des établissemens nécessaires au développement de toute industrie autre que celle des pêcheries, sur les parties de la côte de Terre-Neuve comprise entre le cap Saint-Jean et le cap Raye (art. 2). » N’était-ce pas, de la part de l’Angleterre, reconnaître une fois de plus que les traités anciens conféraient aux Français un droit exclusif de pêche ?
C’est en 1886, après le vote par le Parlement de Terre-Neuve d’une loi prohibant la vente de l’appât aux pêcheurs étrangers, que la question des homards et des homarderies a pris réellement de l’importance. La loi terre-neuvienne, contre laquelle le gouvernement britannique protesta d’abord, mais qu’il dut finir par sanctionner, constituait une entrave sérieuse au droit de pêche des Français. Pour en éviter les effets, ceux-ci se mirent en mesure de se fournir eux-mêmes de boette, et, dans cette intention, ils essayèrent de tirer parti du homard comme appât. La pêche du homard, qui ne se pratiquait guère autrefois, prit aussitôt une grande extension, et cette pêche donna bientôt naissance à une industrie nouvelle : l’industrie des homarderies. Dès le mois de juillet 1886, un Français, le sieur Dameron, créait sur la côte une usine destinée à la préparation des conserves de homards. Mais, le gouvernement britannique ayant protesté contre cet établissement, sous prétexte qu’il s’agissait d’un « bâtiment permanent, » le cabinet de Paris obligea M. Dameron « à ramener son installation