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NAPOLÉON III ET L’ITALIE

II[1]
AUTOUR DE L’ALLIANCE


VIII. — LES INQUIÉTUDES DE L’EUROPE

Près de deux mois s’étaient écoulés depuis l’entrevue de Plombières, et l’Empereur, en villégiature à Biarritz, semblait oublier M. de Cavour. Il mettait, en tout cas, peu d’empressement à donner à leurs pourparlers une sanction définitive. Mais M. Nigra veillait au grain ; il agissait en secret et préparait le dénouement. Le 29 septembre, le ministre était rassuré ; il savait que le prince Napoléon avait réussi à secouer la torpeur de son cousin et qu’il allait partir pour Varsovie. « Nigra me télégraphie, écrivait-il au marquis de Villamarina, que le prince, avant de se mettre en route, a dit à Bixio : « Faites savoir à Turin que tout va mieux et plus vite qu’oïl ne pouvait l’espérer. Le voyage de Varsovie n’est pas étranger à nos projets. Nigra verra l’Empereur jeudi. »

Dès qu’il vit, par l’envoi du prince Napoléon à Varsovie, l’Empereur se mettre à l’œuvre, M. de Cavour redoubla d’activité. Il hâta les arméniens, visita Casal, Alexandrie, et les mit en état de défense, si bien que tout le monde à Turin s’attendait à de prochaines complications. Mais, de ce côté-ci des Alpes, on n’attachait pas grande importance aux concentrations de troupes qui s’opéraient

  1. Voir la Revue du 1er  février.