ou se ternissent ; elles peuvent perdre leur valeur et leur prix. Ces qualités toutes superficielles des perles fines expliquent aussi l’attention un peu inquiète avec laquelle les détenteurs de ces bijoux et tous ceux qu’intéresse leur commerce surveillent les tentatives de reproduction artificielle ou d’imitation. Un corps à qui l’on réussirait par artifice à conférer, — et seulement à la surface, — l’éclat particulier de la perle, n’en pourrait plus être distingué si, en même temps, on pouvait lui donner, ce qui n’offre pas de difficulté, le poids et la dureté convenables.
On a proposé de traiter l’huître perlière comme on traite l’huître comestible, c’est-à-dire de la cultiver, de l’élever dans des parcs, de l’exploiter méthodiquement, d’en régulariser la production. Ce projet, a priori, n’a rien que déraisonnable. La réglementation presque universelle dont la pêche est déjà l’objet, semble un acheminement vers les soins plus complets de l’élevage, c’est-à-dire vers l’ostréiculture perlière. En fixant chaque année l’étendue des bancs qui seront livrés aux pêcheurs, tandis que les autres sont laissés au repos, les administrations fermières ou les gouvernemens, favorisent la reconstitution des gisemens exploités et en préviennent l’épuisement. On assure ainsi la reproduction des animaux, leur croissance, en un mot, la conservation de l’espèce, qui serait mise en péril par une récolte excessive et répétée. Que l’on fasse un pas de plus, et l’on en viendra à se préoccuper de l’installation, de l’alimentation, de l’hygiène de l’animal, c’est-à-dire de sa culture. C’est là ce qu’a proposé, il y a quelques années, M. Bouchon-Brandely, chargé par le ministère de la marine d’une mission à Tahiti et dans celles de nos possessions Océaniennes où prospère l’huître perlière.
Bien entendu, il faut éviter de compliquer ce problème déjà difficile de la culture de l’huître perlière, d’une difficulté nouvelle : l’acclimatement. C’est donc sur place, dans les régions marines où vit naturellement la pintadine, qu’il faut se livrer à son éducation. Il ne s’agit pas de dépayser l’animal, mais seulement de le transporter à de petites distances de son gîte naturel, de le placer sur des fonds plus accessibles, et dans des conditions plus commodes pour la surveillance et pour la récolte.
On a prétendu que ce déplacement était impossible et que la