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Californiens les recherchent et les paient fort cher ; ils en font des broches et des épingles de cravate.

Les perles rénales sont toujours fines. Elles sont plus transparentes que les perles de nacre. Il y en a même qui sont tout à fait transparentes. La perle célèbre de l’iman de Mascate est dans ce cas. On les distingue d’après leur forme, leur taille et leurs qualités. Celles qui sont rondes sont dénommées perlettes lorsqu’elles sont petites, gouttelettes lorsqu’elles sont de taille moyenne, cerises et paragonnes, lorsqu’elles dépassent un centimètre de diamètre. Les perles en poire que les Romains appelaient elenchi sont généralement assez volumineuses : elles servent pour les pendans d’oreilles ou les diadèmes.

Toutes ces perles, nommées perles de compte, se vendent à la pièce, et le prix en dépend de leur grandeur, de leurs qualités, et aussi de la vogue. Les perles les plus petites ou grains de perles, semence de perles, ne se comptent pas ; elles se vendent au poids ; elles valent environ 4 francs le gramme. La semence de perles était employée autrefois en médecine : elle entrait dans la préparation de médicamens toniques et reconstituans. Elle ne venait pas toute de la pintadine : l’huître perlière d’eau douce, cultivée à l’embouchure des fleuves et des rivières, particulièrement en Écosse, fournissait une assez forte proportion de cette perle des apothicaires. On a renoncé à ce médicament coûteux et douteux. Aujourd’hui la graine de perles est surtout utilisée en Espagne pour les ornemens d’église. Quant aux grosses perles, la joaillerie de tous les pays, et particulièrement la joaillerie française les emploie à des bijoux plus ou moins somptueux.

Les perles fines sont lourdes et très dures ; le poids et la dureté sont des caractères qui permettent de dépister la contrefaçon. Leur eau, c’est-à-dire leur limpidité, est très inégale et varie du blanc bleuâtre au jaune et au noir. Les Orientaux préfèrent les perles jaunes : il y a eu en Europe, il y a quelques années, un véritable engouement pour les perles noires.

La première qualité d’une perle, c’est l’orient. Ce mot exprime l’ensemble de ses propriétés de surface : sa transparence et l’éclat des feux qu’elle jette. Il paraît lié à l’existence de couches très fines très denses, et parfaitement concentriques. La beauté de la perle est pour ainsi dire réfugiée tout entière à l’extérieur ; et, à cause de cela, elle est fragile et périssable. Les perles s’altèrent avec le temps sous l’injure des agens extérieurs ; elles s’écaillent