il est probable que cette formule n’est vraie que pour les objets particuliers qui ont été soumis à l’examen des micrographes et qui devaient être, sans doute, des perles de nacre, et non point de véritables perles fines.
En fait, les personnes qui ont pratiqué la recherche des perles dans les pintadines vivantes, ou qui ont assisté à cette recherche, déclarent qu’on les rencontre dans toutes les parties de l’animal. Il y en a dans la glande génitale, dans l’organe de Bojanus, dans les muscles adducteurs, dans les branchies, à la surface et dans l’épaisseur du test. La question resterait de savoir si elles se sont réellement formées dans ces organes ou si elles y ont simplement immigré. M. L. Diguet, qui est allé étudier sur place les pintadines de la Basse Californie, dit expressément que les perles se rencontrent dans toutes les parties de l’huitre, à l’exception du manteau. Le manteau, à la vérité, peut produire des perles, « mais elles sont sans orient et sont semblables à la nacre de la coquille ; ce ne sont donc pas des perles fines ; du reste, elles sont désignées sous le nom de perles de nacre. »
Dans l’impossibilité où nous sommes de décider entre ces deux théories contraires, il est prudent d’admettre provisoirement que chacune contient une part de vérité. On distinguera donc, au point de vue de l’origine, deux espèces de perles : les unes, formées par le manteau, comme la nacre elle-même, se trouvent au contact de la coquille, ce sont les perles de nacre ; les autres, nées dans le rein ou dans les divers organes, seraient les perles proprement dites les plus pures, les plus belles, les plus parfaites.
Les perles de nacre existent certainement ; — et quelques-unes de celles que M. de Lacaze-Duthiers présentait récemment à l’Académie au nom de M. L. Boutan ne sont pas autre chose. Il y a d’ailleurs tous les degrés dans cette catégorie. On sait, pour ainsi dire de tout temps, et tout au moins depuis le célèbre naturaliste Linné, à moins que ce ne soit depuis Pline l’Ancien, que les corps étrangers qui blessent la coquille jusque dans sa couche profonde, y déterminent des saillies, des verrues nacrées. Ce sont autant de perles inférieures qui se rattachent aux perles de nacre. De même nature sont les boursouflures et les protubérances qui existent quelquefois plus ou moins enclavées à l’intérieur des coquilles de pintadine et qui peuvent atteindre le volume d’un œuf de pigeon. On les appelle des « chicots. » Les