Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 151.djvu/677

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
QUESTIONS SCIENTIFIQUES

LES PERLES FINES

PRODUCTION NATURELLE
ET PRODUCTION ARTIFICIELLE

Un essai de production artificielle des perles, dont la réussite était annoncée récemment devant l’Académie des sciences, a éveillé l’attention d’un grand nombre de personnes, assez étrangères en général à ce qui se passe dans les lundis académiques. On a voulu savoir ce qu’étaient ces perles fabriquées en quelques mois dans un laboratoire de zoologie ; si elles pouvaient soutenir la comparaison avec les perles naturelles ; et faire à celles-ci une concurrence redoutable. Ces joyaux coûteux et rares allaient-ils cesser d’être rares et coûteux ? Cette éventualité, souhaitée par quelques-uns, redoutée par d’autres, n’est pas indifférente à des personnes qui n’en possèdent ni n’en désirent, qui ne sont appelées ni à en porter, ni à en offrir, à en acheter ou à en vendre, mais qui s’intéressent seulement aux choses de l’histoire naturelle.

La tentative, partiellement heureuse, dont il est question, a remis en mémoire des essais du même genre qui, à d’autres époques et dans d’autres pays, ont plus ou moins bien réussi, — et qui cependant n’ont pas changé le cours des choses, ni accompli aucune révolution dans l’art de la parure ou dans le commerce de la joaillerie. Ils sont bien loin, cependant, de mériter l’oubli. Ils