C’est vers l’année 1874 que des Essais, signés du pseudonyme de Litwos, attirèrent sur M. Henri Sienkiewicz l’attention de la critique : un homme nouveau nous tirait de l’ornière battue, nous montrait des chemins inexplorés, nous dévoilait des horizons inconnus. Il continuait en nous ouvrant des échappées de paysage et de ciel ; puis, en précisant davantage, et en traçant dans Hania, — Au Fusain, — l’Allumeur de phare, — À travers la steppe, de mystérieuses figures. C’est alors que tout d’un coup, abordant l’épopée, il créait, en quelques années à peine, l’admirable cycle de ses romans historiques : Par le fer et par le feu, — le Déluge, — Messer Wolodyjowski… grandes fresques, où revivent toute l’horreur et la gloire des luttes soutenues tour à tour, durant plus d’un demi-siècle, contre les Cosaques rebelles, contre les Suédois et l’Osmanli envahisseurs. Il donnait encore successivement : Sans dogme, une étude de psychologie expérimentale ; la Famille Polaniecki, roman de mœurs contemporaines ; enfin ces pages éloquentes d’apologétique chrétienne : Quo vadis ? dont je voudrais essayer de traduire, bien inhabilement sans doute, les beautés prises au hasard dans l’ensemble des trois volumes qui composent ce récit.
Cette œuvre, l’une des dernières du romancier polonais, s’est répandue, en moins de deux années, à plus de quatre cent mille exemplaires de l’autre côté de la Manche et de l’Atlantique. En Amérique, comme en Angleterre, Quo Vadis a provoqué de véritables