Assouan, et sur les lignes Wady-Halfa à Kerma, Wady-Halfa à Abou-Hamed et éventuellement Berber. Des chemins de fer économiques, que les Anglais désignent du nom de chemins de fer légers, ont été concédés. La compagnie des chemins légers du Delta a reçu des concessions pour les provinces de Behera et de Garbieh, et a déjà construit 16 milles. La société des chemins de fer économiques, dans laquelle le capital allemand est intéressé, a commencé ses travaux dans les provinces de Charkieh, Kalioubieh et Dakahlieh. Une compagnie égyptienne établira des chemins de fer agricoles dans le Fayoum. Une fois ces diverses lignes achevées, le Fayoum et le Delta, à l’exception de Menoufieh, seront pourvus d’un réseau à voie étroite, reliant les villages aux centres commerciaux et aux chemins de fer de l’État.
En terminant son rapport, lord Cromer résume l’histoire des finances égyptiennes depuis quinze ans : de 1883 à 1887, tous les efforts du gouvernement étaient concentrés sur un point : arriver à l’équilibre ; il ne pouvait songer ni à réduire les impôts, ni à engager de nouvelles dépenses. À partir de 1887, tout danger de déficit est écarté ; les efforts des fonctionnaires qui s’occupent des travaux d’irrigation commencent à porter leur fruit ; l’ère des excédens s’ouvre ; on en profite pour réduire les charges du contribuable, abolir la corvée, diminuer l’impôt foncier, supprimer la taxe professionnelle, l’impôt sur les chèvres et les moulons, la taxe du poids ; en résumé, on allège de 1 100 000 livres les impôts directs ; on abaisse de 40 pour 100 l’impôt sur le sel, et de moitié les taxes postales et télégraphiques ; on fait disparaître les octrois dans les petites localités. Il n’y a d’augmentation que sur l’impôt du tabac, porté de 14 à 20 piastres turques par kilogramme. C’est en 189i que s’arrête la période des dégrèvemens : divers départemens obtiennent alors les augmentations de crédit qu’ils ne cessaient de réclamer pour drainage, lignes nouvelles de chemins de fer. Mais, au cours de cette troisième période, renaît la question du Soudan, que les Anglais ont considérée comme devant être réglée à tout prix. La raison invoquée est la nécessité de donner à L’Égypte une frontière certaine et « le la débarrasser des menaces d’incursion de la part des derviches ; !a vérité est que le moment paraît propice pour ajouter quelques anneaux à la chaîne qui doit relier les possessions britanniques d’Alexandrie au Cap. La convention signée au Caire, le 19 janvier 1899, entre lord Cromer et Boutros-Pacha, est un pas significatif fait dans