1884, alors que la situation des finances égyptiennes était très mauvaise, les ont relevées. L’amélioration des terres, qui seront régulièrement irriguées, permettra de leur imposer un accroissement de taxe, qui représentera, d’après les calculs de sir William Garstin, une rentrée de 378 000 livres pour le Trésor. Il prévoit que plus de 100 000 acres de terre, aujourd’hui en friche, deviendront cultivables, seront peu à peu mises aux enchères, et représenteront une valeur de plus d’un million de livres, que le gouvernement encaissera au fur et à mesure des ventes. Enfin, il considère que la récolte du coton sera désormais mise à l’abri des effets de la sécheresse qui, tous les cinq ans en moyenne, en ruine une partie.
Des études se poursuivent, par les soins du professeur George Forbes, pour utiliser la force des deuxième et troisième cataractes et en faire une source d’énergie électrique. Des sommes importantes ont été appliquées à la construction de bâtimens publics, hôpital, cour d’appel, laboratoire bactériologique, prison, bureau de poste, écoles au Caire, magasin de pétrole à Port-Saïd ; à l’entretien de la voirie au Caire ; à l’exécution du cadastre, de cartes géologique et topographique. Le recensement du printemps de 1897 indique une population totale, Souakim et la province de Dongola non compris, de 9 734 000 âmes, contre 6 814 000 en 1882. Les étrangers figurent dans le chiffre pour 112 000, parmi lesquels 14 000 Français et 19 000 Anglais. Le nombre de ces derniers a triplé depuis 1882, tandis que celui de nos compatriotes a légèrement fléchi ; la communauté la plus nombreuse est celle des Grecs, qui dépasse le chiffre de 38 000 ; en seconde ligne viennent les Italiens, qui sont 24 000.
Le chemin de fer du Soudan, de Wady-Halfa à Ahou-Hamed. a été construit en moins de huit mois sur une longueur de 233 milles, soit 375 kilomètres. Les chemins de fer ont réalisé, en 1897, la plus forte recette qu’ils aient fournie depuis leur création, soit 1 983 000 livres égyptiennes. Le nombre des passagers a augmenté de 9 pour 100 par rapport à l’année antérieure ; le tonnage des marchandises, dans la même proportion ; les frais d’exploitation se sont élevés à 43 pour 100 des recettes brutes. L’insuffisance du matériel a amené la Caisse de la Dette à accorder 250 000 livres pour achat de locomotives, wagons et rails. Le chemin est à voie large d’Alexandrie à Louqsor ; à partir de là, les voies n’ont plus que 3 pieds 6 pouces d’écartement, jusqu’à