dépassaient ses ressources de 780 000 livres. La Caisse de la Dette n’a cependant consenti à lui avancer que 200 000 livres ; elle a réclamé en même temps l’inscription au budget des recettes de la province de Dongola, et obtenu qu’à l’avenir, tous les excédens éventuels des provinces équatoriales réoccupées seraient portés au budget. Nous avons rappelé tout à l’heure que le surplus des dépenses de l’expédition soudanaise, qui s’est terminée au début de septembre 1898 par la victoire d’Omdurman, a été prise à sa charge par l’Angleterre.
L’administration spéciale des chemins de fer, des télégraphes et du port d’Alexandrie est composée de membres français, anglais et égyptiens, présidés par un Anglais : elle a seule le droit de modifier les tarifs et règlemens, sous réserve de l’approbation khédiviale.
Une part des revenus de l’État ayant ainsi été donnée en gage, le gouvernement ne peut, sans l’assentiment de la Caisse, apporter aux taxes qui les produisent aucune modification qui aurait pour résultat d’en diminuer le rendement ; il ne peut non plus abaisser au-dessous de 300 000 livres sterling les revenus annuels de la ville du Caire, qui. dans certaines éventualités, serait appelée à combler l’insuffisance des rentrées destinées au service de la dette. Enfin, comme l’État lui-même est engagé à parfaire cette insuffisance, il dresse un budget de ses dépenses, que la loi de liquidation arrêtait à 4 897 888, et le décret du 27 juillet 1885 à 5 237 000 livres égyptiennes. Les charges de ce budget comprennent, entre autres, le tribut que l’Égypte paie au Sultan et qui a été fixé, par firman du 30 juillet I 879, à 678 397 livres égyptiennes, réduites, dix ans plus tard, à 665 041. Sur ce tribut, l’Égypte prélève, à la demande du gouvernement turc, 280 622 livres sterling, qu’elle verse directement tous les ans à Londres pour assurer le service de l’emprunt turc 4 pour 100, désigné du nom d’emprunt de la défense et qui est gagé sur ce tribut. Le budget normal doit être couvert en premier lieu par les revenus des provinces et des administrations non données en gage. Le gouvernement peut disposer de moitié de ses excédens éventuels (décret de 1885). Si, au contraire, un déficit se produit, c’est au moyen des excédens des revenus de la Caisse qu’il doit être couvert, et, si ces derniers ne suffisent pas, par un prélèvement sur le fonds de réserve (décret du 12 juin 1888).
Tel est le fonctionnement du rouage financier créé en 1876 et