de 8 287 500 a été ainsi réduit d’environ soixante pour cent.
Ces opérations de conversion des dettes privilégiées, Daïra et Domaniale, sont les derniers appels que le gouvernement égyptien ait adressés au crédit sur les marchés européens. Depuis lors, non seulement il n’a plus emprunté, mais l’amortissement des dettes Domaniale et Daïra a fonctionné sans relâche.
Le moment est venu d’exposer la constitution des divers fonds de réserve, dont les deux principaux sont administrés par la Caisse de la Dette et qui forment une des parties essentielles et délicates des finances égyptiennes : car les sommes ainsi mises de côté sont l’objet de la convoitise constante du gouvernement, poussé dans cette voie par l’Angleterre, qui, désireuse d’effectuer les dépenses qu’elle appelle « de capital, » c’est-à-dire devant augmenter la valeur de l’outillage du pays, cherche à y appliquer ces disponibilités. Il existe trois fonds de réserve :
1o Celui qui est constitué avec les économies résultant de la conversion de 1890, et auquel il ne peut être touché que du consentement des puissances ;
2o Le fonds de réserve général, créé en 1888, qui, avec le consentement des commissaires de la Dette, peut recevoir certains emplois ;
3o Le fonds de réserve spécial, qui est à la libre disposition du gouvernement égyptien.
Le premier, constitué avec les économies résultant de la conversion, est placé en fonds égyptiens. La différence entre le montant versé par le Trésor égyptien à la Caisse de la Dette et la somme qui est aujourd’hui effectivement payée à titre d’intérêts aux porteur des emprunts privilégiés, de la Daïra et des Domaines, est d’environ 340 000 livres égyptiennes par an. Il convient d’y ajouter le montant des coupons des titres achetés pour cette sorte de fonds d’amortissement, qui fonctionne à intérêts composés. On estime qu’à la fin de 1899, il atteindra 3 600 000 livres<ref> Voir J. C. Gorst, Exposé des motifs du budget égyptien de 1899. </<ref>.
Le fonds de réserve général s’élevait, au 31 décembre 1897, à 3 833 000 livres : il était représenté moitié par des titres et moitié par des placemens, tels qu’avances pour constructions de chemins de fer et travaux publics. Il a été constitué, le 12 juillet 1888, par décret du khédive, rendu sur la proposition de son Conseil des ministres et avec l’assentiment des puissances signataires de