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de l’émission d’emprunts et de conversions des dettes existantes, les restrictions déjà imposées au gouvernement égyptien ont été rendues plus sévères encore.


IV. — QUATRIÈME PÉRIODE (1883-1898)

Nous n’écrivons point l’histoire politique de l’Égypte et nous n’en rappelons les faits saillans que lorsqu’ils sont indispensables à l’intelligence des événemens financiers. La révolte d’Arabi, le bombardement d’Alexandrie par la flotte britannique, le débarquement des troupes anglaises et la facile victoire de lord Wolseley à Tell-el-Kebir marquent le point de départ de la quatrième période, celle qui doit nous mener jusqu’à l’époque contemporaine. Elle a modifié l’organisation antérieure sur un seul point, en supprimant le contrôle anglo-français ; elle a laissé subsister la commission de la dette. Mais, au fur et à mesure que l’Angleterre sentait son influence grandir au Caire, elle s’est efforcée de faire disparaître, partout où cela lui semblait possible, les institutions internationales, et particulièrement celles où elle était seule représentée avec la France, comme la Daïra et les Domaines.

Lorsque l’ordre eut été rétabli dans la vallée du Nil, la situation budgétaire était loin d’être brillante. La liquidation des événemens de 1882, et notamment le paiement des cent millions de francs d’indemnité alloués aux victimes du bombardement d’Alexandrie, exigèrent l’émission d’un nouvel emprunt. Afin d’imposer à l’Égypte un fardeau aussi léger que possible, les six grandes puissances représentées dans la commission de la dette, où un délégué allemand et un délégué russe siégèrent depuis tette époque, garantirent cette émission ; 9 424 000 livres sterling d’une dette 3 pour 100, émise à 95 1/2, produisirent une somme effective de 9 millions de livres. Une annuité de 315 000 livres sterling, destinée au service des intérêts et de l’amortissement Le L’emprunt, est prélevée, comme première charge et sous la garantie de La convention internationale du 18 mars 1885, sur les revenus affectés au service de la dette privilégiée et de la dette unifiée. Toutes les sommes excédant le montant nécessaire au paiement des intérêts sont appliquées à un fonds d’amortissement pour l’extinction de l’emprunt. Un fonds d’amortissement supplémentaire, n’excédant pas un maximum annuel de 90 000 livres sterling, sera prélevé en première ligne sur tout