comme son successeur Ibrahim-Pacha, son (ils adoptif ; mais celui-ci disparut dès novembre ; et, en janvier 1849, Abbas-Pacha, petit-fils de Mehemet-Ali par sa mère, fut installé en qualité de souverain. Mehemet-Ali cessa de vivre le 2 août 1849.
Lorsque le violent et farouche Abbas-Pacha mourut à son tour dans sa retraite de Benha, il laissait à son fils El-Hami-Pacha une fortune mobilière de plus de 80 millions de francs, sans parler d’immenses propriétés territoriales. Mais celui-ci, en moins de deux ans. gaspilla ces trésors et mourut presque insolvable. Saïd-Pacha, qui prit le pouvoir le 14 juillet 1854, marqua son avènement par la concession du canal de Suez, dont le firman fut signé au mois de novembre de la même année. En 1863, il mourut après un voyage en Europe, et fut remplacé par Ismaïl-Pacha, dont l’un des premiers actes fut la publication de trois documens : dernier budget de Saïd ; premier budget d’Ismaïl ; état des dettes du gouvernement égyptien à la mort de Saïd. Le total s’en élevait à 367 millions de francs, dont il convenait toutefois de déduire les 88 millions qu’avait coûté la souscription à 176 602 actions du canal de Suez : ces titres, que le gouvernement anglais a depuis rachetés, constituaient un actif sérieux dans le portefeuille du souverain. C’est sous ce règne que l’Égypte entra en relations financières directes et suivies avec l’Europe, et qu’elle contracta les dettes, dont le fardeau devait dépasser ses ressources, amener l’intervention de la France et de l’Angleterre, puis le contrôle financier européen, et enfin l’occupation anglaise.
Aussi Longtemps que l’Égypte n’avait été qu’une province turque sans constitution individuelle, le pacha qui la gouvernait ne pouvait contracter de dettes que comme représentant du Sultan. À la suite du traité de Londres, conclu en juillet 1840 entre L’Angleterre, L’Autriche, la Prusse et la Russie, et en conformité avec Les dispositions de cet acte, un firman du Sultan, daté du 13 février 1841, avait conféré à L’Égypte le droit d’emprunter. Le firman de 1867 éleva le pacha installé au Caire à la dignité de Grand-Vizir, lui donna le titre de Khédive, l’autorisa à régler par décrets Les questions d’administration interne et à conclure avec les puissances étrangères des conventions relatives aux douanes, postes, et autres matières internationales. Le firman de 1873 augmenta encore Les pouvoirs du Khédive, qui devenait indépendant en matière financière et pouvait emprunter à l’étranger sans l’assentiment du Sultan. Mais après qu’un iradé du 26 juin 1879