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problème de l’organisation du travail étant posé en ses termes généraux et permanens, chercher dans ce qui s’est fait ailleurs, — notamment en Belgique, en Suisse et aux États-Unis, — une indication sur ce que l’on pourrait faire chez nous.


II

Le ministère belge de l’Industrie et du Travail a été créé par l’arrêté royal du 25 mai 1895. En vertu de cet arrêté, deux services, l’Administration des mines et la Direction de l’Industrie, étaient détachés du ministère de l’Agriculture, de l’Industrie, du Travail et des Travaux publics et venaient, avec l’Office du travail, composer le nouveau ministère. Onze ans plus tôt, en 1884, ils avaient déjà été distraits du ministère de l’Intérieur pour former, avec d’autres services, ce même ministère de l’Agriculture, de l’Industrie et des Travaux publics dont maintenant on les détachait, et qui, depuis l’institution de l’Office du travail (12 novembre 1894), avait ajouté un quatrième titre à ses trois premiers. Le ministère de l’Agriculture, de l’Industrie, du Travail et des Travaux publics se dédoublait donc ; et l’on avait, d’une part : le ministère de l’Agriculture et des Travaux publics ; de l’autre, le ministère de l’Industrie et du Travail.

L’arrêté royal du 25 mai 1895 n’était, du reste, précédé que de considérans très brefs, et d’où toute intention ou prétention théorique était soigneusement bannie. Le ministre qui le proposait à la signature du Roi se bornait à constater qu’avec « les grands travaux publics ; » avec « toute l’administration de la voirie de l’État et des chemins vicinaux ; » avec « l’agriculture, qui réclame de plus en plus la sollicitude de l’État ; » avec toute l’administration des eaux et forêts ; » avec « le service de santé et d’hygiène publique, dont l’importance et l’extension s’affirment chaque jour davantage par les mesures les plus diverses ; » avec tout cela, et l’administration des mines, les directions de l’industrie et du travail, en plus ; avec l’inspection du travail et l’Office du travail, il y avait trop à faire pour un seul ministère, et qu’il y aurait assez à faire pour deux.

Du second ministère créé, l’Office du travail était le centre. Lui-même vieux à peine de quelques mois, il avait eu une croissance extraordinairement rapide. À l’imitation de l’Office du travail français, fondé en 1891, sa « principale mission, celle qui