L’école chimique allemande, représentée par Giesel, Liebermann, Merling, par W. Merck et ses collaborateurs, à la fois habile et laborieuse, s’est montrée intarissable dans la production de ces substances compliquées. C’est encore elle qui a fait connaître les deux autres séries de dérivés cocaïniques.
Dans la première, on remplace l’alcool méthylique ou plutôt son radical méthyl par les alcools homologues, éthylique, propylique, etc. On a ainsi les coca-éthyline, coca-propyline, etc. — Dans la seconde, c’est le noyau aromatique benzoyl qui est remplacé par les homologues, valéryl, anisyl, cinnamyl, etc. Cette substitution fournit des cocaïnes correspondantes, valérylcocaïne, anisylcocaïne, cinnamylcocaïne.
On a étudié les propriétés physiologiques et médicales de ces substances. Nous n’avons pas à nous préoccuper du plus ou moins d’intérêt pratique qu’elles peuvent offrir. Au point de vue purement scientifique, leur comparaison a jeté un dernier trait de lumière dans l’analyse de l’action physiologique de la cocaïne. On a vu ce que chacun des trois élémens qui entrent dans la constitution de la cocaïne lui apporte au point de vue de ses effets sur l’organisme. L’un d’eux, l’ecgonine, lui confère la propriété convulsivante qui se traduit par l’agitation musculaire ; elle doit sa vertu anesthésique à l’alcool méthylique uni au radical aromatique, et le degré de cette propriété d’insensibilisation à la nature de ce radical, qui, dans la cocaïne ordinaire, est l’acide benzoïque.