étendue. La raison véritable de cette influence du titre primant en quelque sorte l’influence de la dose nous échappe encore. Elle a donné lieu à des expériences et à des considérations très intéressantes de la part de quelques physiologistes, en particulier de M. Maurel.
Les chirurgiens qui, comme M. Reclus, ont proposé d’étendre à un grand nombre d’opérations ordinaires la méthode d’anesthésie cocaïnique, se sont heurtés à des préventions très enracinées. Ils ont essayé de les dissiper en montrant qu’en définitive le nombre des accidens authentiques avait été fort exagéré, que tout le mal s’était réduit le plus souvent à de simples alertes ; et qu’enfin il était possible de les écarter d’une manière à peu près sûre. Il suffit pour cela d’observer très attentivement les règles posées. Elles se résument dans les trois points suivans : employer des doses faibles, inférieures à 10 centigrammes ; utiliser des solutions étendues (au centième, par exemple) ; pratiquer une injection traçante.
La solution cocaïnique ne doit pas être introduite dans les tissus lâches, où elle risquerait de se diffuser, mais dans l’épaisseur du derme, qui la retient mieux. Pendant qu’il pousse le piston de la seringue, l’opérateur a soin de déplacer aussi la pointe de la fine canule de manière que, s’il lui arrive de rencontrer une veine, il n’ait point de chance d’y faire pénétrer une quantité notable du liquide.
Ainsi employée, d’une façon prudente et méthodique, la cocaïne présente, sur le chloroforme, l’éther, les anesthésiques généraux, de précieux avantages, et elle se prête sans inconvénient à un grand nombre d’opérations de la chirurgie ordinaire.
Toutes ces notions, sur la nature exacte des périls créés par l’absorption de la cocaïne, sur les règles rigoureuses de son emploi, sont, nous n’avons pas besoin de le dire, d’acquisition relativement récente. Elles caractérisent, dans l’histoire des applications de la cocaïne, les progrès accomplis au cours de ces dix dernières années.
Les progrès accomplis dans l’ordre de la connaissance chimique de la cocaïne n’ont pas moins d’intérêt. On a précisé la constitution de cet alcaloïde ; on en a réalisé la synthèse partielle ;