trêve ni repos ; il exécute des contractions violentes. Si la dose était plus élevée, ce seraient des accès convulsifs, des spasmes, des décharges tétaniques. Jusque-là, c’est l’image plus ou moins fidèle de l’empoisonnement par la strychnine.
L’homme est plus sensible encore que le chien au poison cocaïnique. Pour avoir reçu une dose faible de 15 centigrammes, il entre dans une agitation analogue à celle de l’animal ; il ne peut plus tenir en place ; ses mains sont secouées par un tremblement irrésistible. Au bout d’une heure ces troubles s’apaisent.
Le second trait de l’action cocaïnique, c’est l’insensibilisation. C’est ici que commencent les difficultés. Cette analgésie est le symptôme litigieux, celui sur lequel on a le plus discuté. Elle est très inégale. Elle est bien marquée chez les animaux à sang froid, tels que la grenouille ; on les trouve à la fois agités et insensibles à la douleur des piqûres, des pressions, des brûlures. L’insensibilité s’observe aussi chez le cobaye, et encore un peu chez le lapin. Chez le chien, c’est plutôt une obtusion qu’une suppression complète de la sensibilité. Chez l’homme, le phénomène est encore plus rare ; l’analgésie n’a été constatée que dans quelques cas, et le plus souvent ce sont, au contraire, des phénomènes d’exaltation et de perversion de la sensibilité qui ont été notés.
Quant au troisième trait, c’est un resserrement général des vaisseaux, dû à la suractivité des nerfs qui commandent les vaisseaux (nerfs vaso-moteurs). Chez l’homme, la face et les mains sont d’une pâleur cadavérique ; c’est un trait saisissant qui frappe l’observateur le moins attentif : les lèvres, les narines, les paupières sont décolorées ; l’oreille et les extrémités sont froides au toucher. Le sujet lui-même ressent d’ailleurs une impression de froid, quoique, comme dans le premier stade d’un accès de fièvre, la température des parties profondes soit aussi et même plus élevée qu’à l’ordinaire.
Il n’est pas besoin de beaucoup de réflexion pour comprendre que ces traits essentiels de l’empoisonnement cocaïnique sont tous les trois, aussi bien l’agitation motrice que l’analgésie et la constriction vasculaire, des phénomènes d’ordre nerveux. Ils manifestent l’atteinte portée par la cocaïne aux nerfs sensitifs, moteurs, vaso-moteurs, ou aux centres nerveux qui les gouvernent.
Sans doute ces manifestations ne sont pas les seules ; mais elles sont les principales. On a recherché dans tous les actes vitaux,