la Chambre des députés d’un projet de loi qui relevait, par provision, nos droits d’importation sur les vins, et dont le bénéfice doit être accordé à l’Italie comme aux autres puissances qui jouissent de notre tarif minimum : acceptée par le gouvernement royal, cette modification était destinée à garantir nos viticulteurs contre les effets de la concurrence étrangère, condition jugée indispensable pour rassurer des intérêts respectables et déterminer le vote favorable des Chambres françaises.
On peut considérer ce résultat comme atteint. Pour y arriver, il n’a pas fallu moins de huit années de négociations patiemment conduites, dans le ferme dessein de ramener d’abord nos voisins à une politique plus indépendante, et de nous les rattacher ensuite par une appréciation plus juste de leurs propres intérêts. Puisse l’arrangement commercial, dont les stipulations sont maintenant connues, contribuer, en outre, à dissiper les malentendus et les préjugés qui avaient refroidi, pour un temps, les rapports des deux grands États latins, et confirmer l’avantage mutuel qu’ils ont à resserrer entre eux tant de liens que la politique a pu un instant détendre, mais qu’elle ne rompra jamais tout à fait, parce que c’est l’histoire et la nature même qui les ont formés !
BILLOT.