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à la période de décharge, le phénomène inverse se produit : l’hydrogène se dégage à la plaque positive, y réduit le peroxyde ou protoxyde, qui se combine avec l’acide sulfurique et forme du sulfate de plomb, l’oxygène se dégage sur la plaque négative et produit aussi de l’oxyde. Si l’on procède à une nouvelle période de charge, on revient à la décomposition primitive, et les électrodes se recouvrent, l’une d’une couche plus épaisse de peroxyde, l’autre d’une couche pulvérulente de plomb réduit. Ces couches, dont l’épaisseur augmente avec la durée de la période dite de formation, facilitent la pénétration de la masse des électrodes et sont, par conséquent, favorables à une production de courans de plus longue durée. Aussi l’ingéniosité des inventeurs s’est-elle exercée à trouver des combinaisons d’élémens qui permettent de supprimer la période de formation en couvrant les électrodes de matières pulvérulentes, facilitant la pénétration du liquide, tout en ayant une adhérence suffisante et une solidité qui les empêche de se transformer en boue.

De là, un très grand nombre de types différens, dont la plupart consistent en cadres de plomb présentant des rainures, des sillons et des cavités, dans lesquels on applique une pâte composée d’oxyde de plomb malaxé avec une dissolution sulfurique qui transforme partiellement l’oxyde en sulfate. De telles plaques séchées à l’air prennent une consistance assez grande pour que l’oxyde ne se désagrège pas au contact du liquide acidulé. Une seule charge suffit alors pour mettre l’élément en état de donner une puissance considérable d’emmagasinement. Les élémens de même polarité sont réunis entre eux électriquement et placés dans des récipiens en verre ou en bois doublés intérieurement de plomb ou de caoutchouc durci. On préfère généralement les bacs en verre lorsque les dimensions des accumulateurs ne sont pas trop grandes, cette disposition permettant de suivre plus attentivement les phases de l’opération.

La plupart des accumulateurs ont pour base l’emploi du plomb, qui est, sinon le seul, du moins le meilleur corps utilisable pour cet usage. Or, le plomb est lourd et les accumulateurs sont des appareils dont le principal mérite est d’être transportables. Il y a donc entre les conditions de leur utilisation et celles de leur fabrication une contradiction qui limite, ou du moins restreint encore leur emploi. Néanmoins les accumulateurs d’électricité sont beaucoup moins encombrans que les accumulateurs de gaz, d’air ou