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bobine de fil de cuivre isolé, soit un ensemble de bobines disposées en couronne sur un disque, soit un anneau, en un mot un conducteur enroulé sur lui-même avec la variété de dispositions que comporte cet arrangement, ce fil devient, à son tour, le siège d’ondulations électriques qui se propagent dans sa masse et qu’on recueille pour les transformer en force, en lumière ou en chaleur. A première vue, cette disposition semble pécher par sa base, puisque, pour obtenir un courant, il faut exciter les électro-aimans et les rendre agissans à l’aide d’un autre courant initial. Cela paraît être un véritable cercle vicieux. C’est pour éviter cette pétition de principe qu’au début on employait non des électro-aimans, mais des aimans naturels ou fabriqués d’avance pour créer le champ magnétique. Par ce moyen, qui ne s’est pas généralisé, on n’obtient pas des intensités de courant suffisantes pour les besoins. Avec les électro-aimans, au contraire, il est possible, en graduant la puissance du courant excitateur, d’avoir un champ magnétique très intense.

Pour la production du courant excitateur, on profite de ce qu’on appelle le magnétisme rémanent du fer doux. Si doux qu’il soit, en effet, le fer, n’eût-il été soumis qu’une seule fois à l’action du courant, conserve toujours une quantité de magnétisme assez faible, mais suffisante pour amorcer la machine pendant une période très courte et permettre d’obtenir un courant, dont une partie est dès lors utilisée pour renforcer le champ magnétique et produire l’intensité nécessaire. Ordinairement, on dérive une portion du courant produit pour la faire servir au maintien de l’excitation des électro-aimans. Les machines susceptibles de s’amorcer d’elles-mêmes portent le nom caractéristique d’auto-excitatrices. En raison de la forme des élémens inducteurs et induits et de leurs dispositions réciproques, on peut varier à l’infini le mode de fonctionnement et l’aspect extérieur des dynamos. Le nombre de celles qu’on a imaginées est très grand, et il ne se passe pas de mois qu’on ne voie surgir des types nouveaux.

Les dynamos présentent cette différence capitale avec les piles que, dans ces dernières, le flux électrique se produit toujours dans le même sens, tandis que, dans les premières, le déplacement relatif des inducteurs et des induits détermine, à chaque tour de rotation du système, des changemens successifs du sens de l’ondulation. L’état normal des dynamos est donc de produire des courans alternativement dirigés dans un sens et dans l’autre,