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LES

SOURCES DE L’ÉLECTRICITÉ




Pendant de longs siècles, on n’a connu d’autres phénomènes électriques que ces deux faits élémentaires : certaines matières, telles que l’ambre jaune (électron), acquièrent par le frottement la propriété d’attirer les corps légers, et la pierre d’aimant possède naturellement celle d’attirer le fer. En dehors de l’ambre, toutes les résines, le verre, et en général tous les corps mauvais conducteurs de l’électricité peuvent acquérir cette faculté d’attraction après avoir été frottés. En changeant un peu les conditions de l’expérience, on arrive à produire une étincelle qui, lorsque l’électricité a atteint un degré de tension suffisant, s’élance vers les corps qui sont au voisinage du corps électrisé.

L’étincelle électrique n’a été connue qu’à la fin du XVIe siècle. Il a donc fallu à l’humanité près de deux mille ans pour écrire, en quelque sorte, la préface de l’histoire des découvertes électriques. L’antiquité et le moyen âge l’ont à peine soupçonnée. Il en est de même de toutes les grandes conquêtes de l’esprit humain : les débuts sont lents et pénibles.

La rapidité des progrès que toutes les connaissances font de nos jours contraste singulièrement avec les hésitations des premiers pas de la science. L’évolution suit la formule des progressions géométriques. Le concours d’un nombre sans cesse plus grand de chercheurs, la base de plus en plus large sur laquelle ils appuient leurs investigations, assurent des révélations toujours plus nombreuses et plus rapprochées. Chose digne de remarque, elles sont souvent simultanées en des pays divers. Plus l’arbre