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la rétrocession aux ouvriers et insistant pour que les entrepreneurs renonçassent à leurs marchés au profit de la Ville. Le président fut chargé de notifier cette décision aux chambres syndicales patronales.

Le 6 octobre, les trois présidens vinrent apporter leur réponse au président. On pouvait espérer que les pourparlers aboutiraient et que la grève prendrait fin, puisque la Ville consentait à exécuter en régie les travaux de terrassement, en allouant aux ouvriers les prix de série et qu’il ne s’agissait que de substituer la Ville aux entrepreneurs, pour que les propositions fussent identiques. On se croyait si certain d’un accord que M. Navarre, en apprenant que les présidens lui demandaient une entrevue, pria ses collègues du Conseil municipal de suspendre la séance et fit prendre toutes les dispositions pour faire sanctionner immédiatement par le Conseil la mise en régie des travaux. Mais, au dernier moment, une difficulté se produisit. Les entrepreneurs déclarèrent qu’ils n’entendaient abandonner que les travaux de terrassement proprement dits et garder à leur charge le transport des terres. Les membres du bureau protestèrent, et les délégués furent obligés de demander un nouveau délai pour consulter leurs mandans.

Ce retard était très regrettable, car la situation commençait à devenir menaçante du côté de la Bourse du Travail. Le juge de paix du Xe arrondissement avait cru devoir tenter, le 6 octobre, une nouvelle tentative de conciliation : cette fois, les délégués des patrons s’y étaient seuls présentés et les ouvriers avaient fait défaut. Il en était résulté une polémique assez vive dans les journaux et les réunions. En même temps un conflit violent éclatait entre le Conseil municipal et le préfet de la Seine à l’occasion des adjudications du Métropolitain.

Le 8 octobre, les présidens des chambres syndicales patronales font connaître leur décision par une note publique.


Les entrepreneurs de travaux, réunis à leur siège social, rue de Lancry, 10, à l’unanimité des membres présens, acceptent la proposition de la Ville de Paris de consentir à la résiliation des marchés. Mais la Chambre syndicale n’ayant pas le moyen d’apporter au Bureau du Conseil la signature de tous les entrepreneurs titulaires de baux d’entretien ou de marchés contractés avec la Ville de Paris, les entrepreneurs demandent à être convoqués individuellement pour traiter la question.


Les présidens ayant fait annoncer qu’ils se rendraient le