touchât. » La « génialité » du poète, pour ses débuts, n’avait produit que des « scènes ridicules ; » mais on ne saurait exiger que l’épilepsie, d’un seul coup, passât du tremblement nerveux à la création d’un chef-d’œuvre.
Et voilà, absolument, tout ce que M. Antonini a découvert de « psycho-pathologique » dans la vie d’Alfieri. Tout au plus le portrait du poète, peint par Xavier Fabre, et exposé aujourd’hui au Musée des Offices, lui fournit-il encore l’occasion de constater qu’Alfieri « avait le front légèrement hydrocéphalique » et que son visage « manquait du type régional, » ce qui est un des symptômes constans de la génialité, « ainsi que l’a démontré Lombroso par d’innombrables exemples. » Et quant aux recherches de M. Cognetti de Martiis, leur principal résultat est d’établir qu’Alfieri a eu, parmi ses ascendans, des militaires, des hommes politiques, et même des lettrés, de sorte que la forme géniale de la dégénérescence s’explique, chez lui, par l’hérédité.
Voilà donc comment l’étude de la vie et du caractère de Victor Alfieri « apporte une confirmation décisive à la doctrine lombrosienne de la psychose du génie ! » Et voilà comment « tous les hommes de génie, considérés tour à tour avec une attention continue, se trouvent avoir été des malades, ce qui prouve bien qu’entre le génie et la maladie existe un lien essentiel et profond ! » S’obstinera-t-on, dans ces conditions, à ne pas vouloir prendre au sérieux la théorie de M. Lombroso, ou bien ne se décidera-t-on pas une bonne fois à reconnaître, avec M. Antonini, que « c’est désormais enfoncer une porte ouverte que de vouloir démontrer l’équivalence du génie et de l’épilepsie ? »
T. DE WYZEWA.