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peut fabriquer des graisses et des hydrates de carbone aux dépens de l’aliment azoté, et transformer l’une dans l’autre chacune de ces substances. En résumé, il n’y a pas de graisse nécessaire, il n’y a point d’hydrate de carbone nécessaire ; l’albuminoïde seul est indispensable. Théoriquement l’animal et l’homme pourraient entretenir leur vie par l’usage exclusif de l’aliment protéique ; mais pratiquement cela n’est point possible pour l’homme à cause de l’énorme quantité de viande (3 kilos par jour) dont il devrait faire usage.

L’alimentation usuelle comprend un mélange des trois ordres de substances, — et dans ce mélange l’albumine apporte l’élément plastique matériellement nécessaire à la réparation de l’organisme. Les deux autres variétés apportent l’énergie. Dans ces régimes mixtes, il faut que la quantité d’albumine ne descende jamais au-dessous d’un certain minimum. Les efforts des physiologistes, en ces dernières années, ont tendu à fixer avec précision cette ration minima d’albuminoïdes ou, comme l’on dit par abréviation, d’albumine au-dessous de laquelle l’organisme dépérirait. Voit avait, pour l’homme, indiqué le chiffre de 118 grammes de viande : il est certainement trop élevé, on a pu descendre à 100, à 90 et même à 70. Mais, d’autre part, la ration d’albumine la plus avantageuse a besoin d’être notablement au-dessus de la quantité strictement suffisante.

Il resterait à signaler plusieurs autres recherches récentes. Les plus importantes de beaucoup sont celles que M. Chauveau a publiées sur les transformations réciproques des principes immédiats dans l’organisme suivant les conditions de son fonctionnement et les circonstances de son activité. Nous trouverons une occasion naturelle d’en parler avec le développement qu’elles méritent en nous occupant de la Physiologie de la contraction musculaire et du mouvement, c’est-à-dire de l’Energétique musculaire.


A. DASTRE.