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QUESTIONS SCIENTIFIQUES

PHYSIOLOGIE DE L’ALIMENTATION


A. Chauveau, Recherches d’énergétique biologique. Académie des sciences, 1856-1886-1891 à 1898. — F. Laulanié, Énergétique musculaire, 1898. — I. Munk et C. A. Ewald, Traité de Diététique ; Berlin, Bruxelles, Paris, 1897. — J. P. Morat et. M. Doyon, Traité de Physiologie ; Paris, Masson, 1899. — A. Dastre, cours de Sorbonne, 1889-1896. — Ch. Michel et L. Lapicque, Dictionnaire de Physiologie, 1895. — Lambling, Encyclopédie chimique, I. IX, 1897.


Qu’est-ce qu’un aliment ? et en quoi consiste l’alimentation ? C’est une question à laquelle personne ne sera embarrassé de répondre, — à la condition de n’être ni physiologiste, ni médecin, ni zootechnicien. Un Français qui sait sa langue dira, comme le Dictionnaire, que le nom d’aliment s’applique à toutes « les matières, quelle qu’en soit la nature, qui servent habituellement ou peuvent servir à la nutrition. » La chose est facile à entendre : c’est tout ce dont l’honnête homme se nourrit. Si vous lui demandez davantage, il vous adressera à son cuisinier.

Ce serait une solution. Mais il y en a bien d’autres. Le problème de l’alimentation offre mille aspects. Il est culinaire, sans doute, et gastronomique ; mais il est aussi économique et social, agricole, fiscal, hygiénique, médical, et même moral. Et d’abord et avant tout il est physiologique. C’est à ce point de vue qu’il sera envisagé ici : en lui-même et pour lui-même, et dans ses seuls rapports avec les phénomènes de la vie.

Il s’agit de connaître la composition générale des alimens, de distinguer les substances qui méritent ce nom d’avec celles qui l’usurpent, d’en comprendre le rôle ; d’en suivre les