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Créchy, Langy demander aux ouvriers les ossemens qu’ils en tirent sans cesse : il y avait là des lacs, sur les bords desquels se donnaient rendez-vous des Crocodiles, des Tortues, les oiseaux les plus variés, et des mammifères. La description des reptiles a été faite par M. Vaillant ; celle des mammifères, par Pomel, Gervais, M. Filhol. M. Milne-Edwards a publié un grand ouvrage sur les oiseaux ; c’est à lui que nous devons la plupart de nos fossiles de Saint-Gérand.

Après l’Oligocène, on trouvera, en avançant dans la galerie, le Miocène. Nous avons exposé une partie des belles coquilles et des oursins qui ont rendu célèbres les faluns de l’Anjou, de la Touraine, de Bordeaux et les mollasses de la Corse, de la vallée du Rhône ; on verra aussi des spécimens des principaux gisemens de l’Italie, de l’Autriche, etc. Les mammifères miocènes marquent le moment où le monde animal est parvenu à son apogée. Au milieu de la galerie se dresse le squelette entier du Mastodonte de Simorre (Gers), étonnant avec son long menton, ses quatre défenses entre lesquelles devait passer une trompe dont nous concevons difficilement la manœuvre. Un peu plus loin apparaît le squelette de l’Hipparion, l’ancêtre de nos chevaux, avec les petits doigts latéraux qui ne sont pas encore atrophiés ; nous l’avons monté en nous servant d’une photographie instantanée de cheval en marche que M. Marey a bien voulu nous communiquer ; il provient de Pikermi, entre Athènes et Marathon. Nous avons placé à côté de l’Hipparion des restes de Mastodonte, de Rhinocéros, de Girafe et d’un autre grand ruminant, l’Helladothérium, qui ont été recueillis dans le même gisement.

Outre les pièces principales rangées au milieu de la galerie, on observera dans les armoires murales les restes des mammifères les plus variés et les plus perfectionnés : Pachydermes, Ruminans, Solipèdes, Proboscidiens, Édentés, Carnivores, Singes ; ils offrent des exemples des lentes progressions du monde animé. Plusieurs sont tirés du mont Léberon, en Vaucluse, où se trouvent les mêmes espèces qu’à Pikermi, à peine changées. Nous avons aussi de précieuses collections de la colline de Sansan, dans le Gers ; cette colline est devenue la propriété du Muséum à la suite des découvertes de Lartet ; Serres et Merlieux, M. Milne-Edwards et M. Filhol y ont fait des fouilles. C’est au même étage que se rapporte le singe anthropomorphe de Saint-Gaudens dans la Haute-Garonne, appelé Dryopithécus, qu’on a d’abord cru intermédiaire