y devra consacrer un chapitre ; mais, si l’Impératrice y parut nominalement comme protectrice, si même les fondateurs, les sieurs Chailla et Glaux, parèrent de son nom leur prospectus et l’inscrivirent sur une tablette de marbre au fronton de leur maison, elle n’y employa jamais rien de son propre argent. Ce fut Napoléon qui, en échange de cent places assurées, fit, sur sa Grande cassette, un premier versement de 224 640 francs et qui s’engagea de plus pour trente pensions annuelles de 600 francs. Il réserva à sa femme le droit de nommer à ces cent trente places : de là l’illusion. Au surplus, après cinq ans à peine écoulés, les directeurs-fondateurs ne purent faire face à leurs engagemens et dès que, par le décret du 17 janvier 1806, soumettant les établissemens similaires à la surveillance du gouvernement, des commissaires eurent été chargés de l’examen des ressources, il apparut qu’il ne se trouvait à Sainte-Périne aucune garantie de stabilité pour les vieillards qui avaient payé pour y entrer. Trois décrets dépossédèrent les fondateurs et attribuèrent la direction au Conseil général des hospices qui dut y dépenser chaque année 200 000 francs de plus que le revenu de l’institution. Jusqu’en 1810, Joséphine n’en conserva pas moins le droit de nommer à celles des cent trente places fondées par Napoléon qui devenaient vacantes. Les compétitions étaient telles, les demandes si nombreuses, signées de tels noms et appuyées de tels titres, que l’on ne peut s’étonner du retentissement que prenaient ces grâces : l’on doit penser que c’est à elles, en grande partie, que l’Impératrice a dû cette réputation d’inépuisable bienfaisance qui l’accompagne dans l’histoire.
Tout cela, certes, fait des écritures, des lettres à lire et des comptes au moins à entendre, mais ce n’est point encore tout le travail. Si, depuis son mariage avec M. de Beauharnais, Joséphine a acquis une écriture et une orthographe qui méritent d’être louées comme d’exception au temps où elle vivait, il s’en fallait qu’elle eût, lors du Consulat à vie, les connaissances nécessaires pour remplir dignement la place où elle montait. Il convenait qu’elle sût assez d’histoire et de géographie pour qu’elle ne commît point de fautes vis-à-vis des étrangers et des étrangères qui, de tous les points de l’Europe, affluaient à Paris. Instruite de la France ancienne au point de ne se tromper que volontairement aux familles et aux alliances, elle ignorait, en bonne Française, tout ce qui était du dehors, et cette science si simple lorsqu’on