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mise en état, avec ses murs de stuc bleu, qu’après le divorce : on y dressa alors quelquefois un théâtre mobile pour les représentations dites des Appartenions et, d’autres fois, il y eut là de petits bals. Ces deux pièces n’avaient point de communication directe sur les salons.

C’est après le salon de l’Impératrice que commençait l’Appartement intérieur. Selon l’étiquette, il devait comprendre une chambre à coucher, une bibliothèque, un cabinet de toilette, une salle de bains et une arrière-pièce ; mais, aux Tuileries, l’ordre était inversé et il n’avait point été tenu compte des règlemens. D’ailleurs cet appartement intérieur fut, durant l’Empire, constamment en réparation ou en arrangement ; pendant chaque absence de l’Impératrice de nouveaux travaux y sont commandés, exécutés avec fièvre, vivement critiqués au retour, recommencés à un nouveau voyage et sans que la principale intéressée soit jamais satisfaite. Des pièces sont supprimées ; d’autres, avec des affectations diverses, sont successivement adjointes. Dans le dernier état (1809), en venant du Salon de l’Appartement d’honneur, on trouve d’abord une salle de billard, puis un petit salon appelé, d’un tableau de Blondel, salon des Trois Grâces, puis la chambre à coucher, un cabinet de toilette et la salle de bains, laquelle occupe l’ancien cabinet d’Hortense et a son fourneau et son réservoir placés dans le comble. Toutes ces pièces sont en façade sur le jardin et forment l’appartement primitif de Madame Bonaparte et de sa fille au temps du Consulat.

En l’an XIII (1805), on ajoute à l’Appartement intérieur une enfilade de pièces prenant jour sur la cour et faisant suite à la salle de concert, qui jusque-là ont servi de bureaux à la Secrétairerie d’Etat. On y accède directement du Carrousel par un perron spécial que surmonte une marquise et, après une antichambre où se tiennent les mamelucks de l’Impératrice, l’on pénètre à gauche dans un salon d’attente, puis dans un autre salon appelé Salon des marchands. A droite, diverses pièces, situées derrière la chambre à coucher et en retour jusqu’à l’antichambre, donnent des emplacemens pour les atours ; Napoléon les avait destinées pour loger la dame d’honneur, mais Joséphine en disposa pour elle-même. La dame d’honneur eut son appartement au pavillon de Flore, dans le local qu’occupaient ci-devant les offices.

A partir de 1806, l’appartement de l’Impératrice occupe donc en entier le rez-de-chaussée des deux pavillons construits par