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QUESTIONS SCIENTIFIQUES

L’HEURE LÉGALE

II.[1]
LES FUSEAUX HORAIRES. — LE MÉRIDIEN INITIAL

Il n’y a de naturelle que l’heure locale. Elle est la seule qui convienne aux besoins des observatoires et de la science proprement dite. En revanche, elle ne convient nullement aux besoins de la vie sociale. La preuve est faite, puisque, sans entente préalable, tous les pays l’ont successivement abandonnée. L’Autriche, qui d’abord l’avait empruntée à l’Allemagne, en 1874, la rejeta après deux ans d’essai ; et la Prusse elle-même, qui s’était entêtée dans ce système et qui avait mis à son service l’organisation la plus méthodique et le personnel le mieux discipliné qu’il y ait au monde, dut y renoncer définitivement en 1893.

L’exemple universel suffit à montrer que la réforme de l’heure n’est pas le résultat d’une agitation factice. Sans doute cette réforme n’est point faite pour les géodésiens et les astronomes, et aussi bien elle ne sera point faite par eux, puisqu’en France, huit au moins, quelques-uns lui sont contraires. Mais la majorité dans le monde savant lui est acquise ou s’en désintéresse. Il n’est pas

  1. Voyez la Revue du 1er juillet.