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les engagemens à vue du gouvernement. Le secrétaire de la Trésorerie ne cache pas sa préférence, bien justifiée selon nous, pour les secondes.

Il voudrait arriver peu à peu au retrait de la plus grande partie des billets d’État, à leur remplacement par ceux des banques nationales, et, en fin de compte, à la suppression même de la garantie fédérale pour ces derniers, garantie qui serait remplacée par un ensemble de prescriptions législatives capables d’assurer la parfaite solidité de ces instrumens de crédit. La circulation fiduciaire du pays n’est pas excessive, mais elle est mal réglée, mal conçue et mal assise. Le Gouvernement est inquiet des désordres que la circulation de centaines de millions de ses billets peut engendrer atout moment. Il se préoccupe de la réduire, de la supprimer si cela est possible, et de fournir en même temps aux banques particulières les moyens d’élargir la leur. Il se rend compte que cette question de trésorerie est en même temps une question budgétaire, à cause de l’incertitude qu’elle jette sur la nature des ressources dont la disponibilité est nécessaire à l’administration du pays.


III

L’étude du budget fédéral ne nous donnerait pas une idée complète de la vie financière des Américains, si nous ne rappelions que chaque État particulier a, lui aussi, son budget, sans compter celui des comtés et des communes, ce dernier de beaucoup le plus important des trois. Les principales dépenses des États consistent en traitemens des fonctionnaires des ordres administratif et judiciaire ; milice volontaire ; établissemens de bienfaisance et d’instruction ; subsides aux écoles ; prisons, mais en petit nombre, la plupart dépendant des comtés ; édifices et travaux publics ; dette. En 1882, sept États seulement avaient un budget dépassant 2 millions de dollars.

Alors que la Confédération tire ses revenus des taxes indirectes, ceux (les États sont fournis par les impôts directs : la constitution interdit d’établir ancien droit à l’entrée ou à la sortie d’un État sans le consentement du Congrès, et, dans ce cas, le produit en est attribué à la Confédération. L’impôt habituel est un impôt sur la propriété, établi d’après la valeur des biens réels et personnels. L’inconvénient en est que la propriété mobilière se