sous la direction de M. Léauté, administrateur de la Compagnie et membre de l’Institut. Il est actuellement en voie de pose avec un personnel entièrement français et dirigé par M. Paul Wallerstein, également administrateur de la Société industrielle des téléphones. Un ingénieur, délégué par le gouvernement français, M. Ferdinand de Nerville, est chargé d’accompagner et de contrôler l’expédition. Il importe de signaler aux futurs historiens de nos communications sous-marines les hommes qui ont attaché leurs noms à la première entreprise sérieuse que la France ait tentée pour organiser son faisceau de communications interocéaniques.
Ce n’est encore là qu’un début relativement modeste, il est vrai, mais qui doit, avant une année, arracher au monopole télégraphique de nos voisins d’outre-Manche nos colonies d’Amérique. Du côté de l’Orient, de l’Extrême-Orient et de l’Afrique du Sud, la situation reste la même, et il faudra un effort sérieux pour obtenir, de ces divers côtés, l’indépendance qui nous fait défaut.
Un tel programme n’est pas impossible à réaliser.
De bons navires ne suffisent pas à constituer une flotte de défense, il faut encore avoir le moyen de communiquer avec eux. Même au point de vue financier, rien ne devrait entraver le programme du gouvernement français. L’analyse de la situation des principales colonies anglaises montre que les affaires de câbles sous-marins sont de bonnes affaires. On a vu plus haut que le capital engagé dans les sociétés télégraphiques anglaises, qui est de 838 750 000 francs, donne un rendement annuel de 110 millions de francs.
L’intérêt général est, en l’espèce, d’accord avec l’intérêt patriotique. Cette considération doit donner confiance à tous ceux qui ont le souci de la sécurité, de la grandeur et de l’honneur de notre pays.
LAZARE WEILLER.