Pairs, la majorité du bureau et celle de la commission de l’adresse fussent assurées aux ultras, et que dans la Chambre des députés, la présidence échût à leur candidat.
La session s’ouvrit, en ces conditions, le 10 décembre. L’animosité des ultras avait fait trêve quant à l’ensemble du cabinet. Elle ne s’exerçait que contre Decazes, et encore avait-elle changé de forme. Ce n’est plus le ministre de la Police qu’ils attaquaient, mais son ministère, dont ils s’attachaient à démontrer l’inutilité. Ils en demandaient la suppression, menaçant, si on la leur refusait, de ne pas voter les crédits nécessaires à l’existence de cette direction suprême de la police. Ils ignoraient à ce moment que leur réclamation répondait aux vœux de Decazes. Dans ce poste, qu’il occupait depuis trois ans et dont l’abrogation des lois de sûreté, votées en 1815, avait singulièrement amoindri l’importance, il se déplaisait. S’il y demeurait encore, c’était à la prière de ses collègues. Mais il les adjurait ou de lui donner un autre portefeuille ou, si c’était impossible, de lui rendre sa liberté.
Au bout de quelques jours, la physionomie des choses changea tout à coup. L’élection de M. Ravez, candidat des ultras, bien qu’il n’appartînt pas à ce parti, comme président de la Chambre des députés, en remplacement de M. de Serre ; à la Chambre des Pairs, l’élection du bureau, celle de la commission chargée de rédiger une adresse en réponse au discours de la Couronne, révélèrent les desseins des conjurés, les obligèrent à jeter bas le masque, et les ministres à adopter une marche définitive et résolue. Le 17 décembre, le Conseil tint séance sous la présidence du Roi. Le maréchal Gouvion-Saint-Cyr fut d’avis qu’un changement de système serait une faute. Roy, ministre des Finances depuis quelques jours aux lieu et place de Corvetto que l’état de sa santé avait réduit à donner sa démission, par la comme le Maréchal. Decazes appuya leurs dires.
— Restons fermes dans notre ligne, répétait-il.
C’est alors que Molé déclara « qu’il ne croyait plus possible de marcher dans cette voie ». Il fallait se rapprocher des ultraroyalistes.
— Je ne me dissimule pas que nous allons nous donner des maîtres. Mais, entre deux maux, il faut choisir le moindre.
— Tendons la main à droite comme à gauche ! s’écria Lainé.
Pasquier l’approuva. Quant au duc de Richelieu, qui parla le dernier, il fut facile de voir qu’il inclinait vers l’avis de Molé. Le