Page:Revue des Deux Mondes - 1898 - tome 147.djvu/556

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE MARQUIS DE LA ROUERIE
ET
LA CONJURATION BRETONNE

DERNIÈRE PARTIE[1]


VIII. — LALLIGAND-MORILLON[2]


Ces arrestations frappant les meilleures familles du pays, le transport des prisonniers à Paris, et plus encore, les circonstances de ces événemens qui révélaient la présence, parmi les affiliés, d’un délateur au courant des secrets de l’association, avaient jeté le trouble et l’effroi dans toute la Bretagne. Les amis du marquis de la Rouerie, poussés aux partis extrêmes, avaient, comme nous l’avons vu, armé leurs paysans et mettaient isolément à exécution les projets belliqueux du chef disparu ; de ce nombre étaient Jean Chouan, Gavard de Parcé, Bois-Guy, les frères la Haye Saint-Hilaire, Boishardi, Limoclan le jeune, d’autres encore. Ceux à qui l’âge ne permettait pas de faire campagne avaient émigré et rejoint à Jersey ou à Londres les débris de

  1. Voyez la Revue des 15 avril, 1er et 15 mai.
  2. Archives nationales, W 274-409, F74760. — Archives de la mairie de Dol. — Archives de la préfecture de police : écrous de la prison Belhomme. — De Sainte-Aulaire : Portraits de famille. Nous devons à l’obligeance de M. Barbier, de la Rouerie, la communication des souvenirs du comte de Sainte-Aulaire.