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LE MARQUIS DE LA ROUERIE
ET
LA CONJURATION BRETONNE

TROISIÈME PARTIE[1]


VI. — LE DRAME DE LA GUYOMARAIS[2]


A mi-route entre Plancoët et Lamballe, à l’écart de tout chemin fréquenté, se trouve, non loin de la profonde et sauvage forêt de la Hunaudaye, le château de la Guyomarais. C’est une antique gentilhommière, composée d’une maison d’habitation, élevée d’un étage, flanquée de deux ailes contenant les écuries et les dépendances, et d’un pittoresque donjon carré servant de colombier. On n’y accède que par des chemins ravinés et toujours boueux ; derrière la maison, se trouve, en esplanade, un assez vaste potager, entouré de douves bordées de vieux tilleuls et de chênes qui le séparent d’un petit bois appelé le Vieux Semis.

Là habitait, à l’époque de la Révolution, Messire Joseph-Gabriel-François de la Motte, seigneur de la Ville-ès-Comtes, Créhenic, la Guyomarais. Il approchait de la cinquantaine et avait épousé à Lamballe, trente ans auparavant, Marie-Jeanne Micault de Mainville, de six ans plus âgée que lui. Mme de la Guyomarais

  1. Voyez la Revue des 15 avril et 1er mai.
  2. Archives nationales, W 274-275. — Notes écrites en 1812 par un membre de la famille Desilles. — Journal de Rennes, 1847. — Renseignemens fournis par Mlle M. de la Guyomarais. — Archives du ministère des Affaires étrangères, 1409-1410, etc.