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de la Terror et de la Furor. Là encore, le programme de 1887 a complètement été perdu de vue, bien qu’il reste sur les côtes d’Espagne trois torpilleurs de haute mer et une quinzaine de torpilleurs de 2e classe.

D’ailleurs, point de transport-ravitailleur ni de transport-atelier pour ces navires légers qui vont avoir à traverser tout l’Atlantique. Aussi a-t-il fallu fréter des paquebots, qui remplaceront difficilement le bâtiment de type spécial que portait le programme.


En somme, et malgré la supériorité partielle qui résulte pour l’Espagne de ses cinq croiseurs cuirassés disponibles, appuyés au besoin par les navires légers dont nous venons de parler, la flotte américaine nous apparaît plus forte que sa rivale européenne. Mais, ne craignons pas de le répéter, la flotte, c’est-à-dire le matériel flottant, ne vaut que par le personnel qui le met en œuvre, par l’organisation générale qui lui assure, le cas échéant, abris inexpugnables-, réparations, ravitaillement complet. Eh bien ! les Espagnols reprennent-ils ici l’avantage, — avantage momentané, tout au moins ?…

Oui, et sans aucun doute possible, en ce qui touche le personnel ; oui encore, mais non sans réserves, en ce qui touche l’organisation générale.

Précisons un peu. Les équipages espagnols sont convenablement instruits et entraînés, très dévoués surtout, très patriotes, d’un patriotisme fort animé en ce moment contre leur adversaire, en tout cas très homogènes. Leur valeur professionnelle, au point de vue nautique, sera-t-elle toujours à la hauteur de leur zèle et de leur instruction militaire ? On n’est point d’accord là-dessus, et quelques-uns, non des moins bien informés, craignent que le contre-coup de la maladroite suppression des privilèges de l’inscription maritime, en 1868, ne se fasse aujourd’hui vivement sentir. Depuis trente ans, en effet, il a fallu parer à la diminution progressive de la population maritime en augmentant la proportion des recrues de l’intérieur dans le contingent destiné au service des vaisseaux, et aussi en introduisant dans l’effectif des unités de combat un plus grand nombre de soldats de marine. Ce sont là des mesures fâcheuses, encore qu’inévitables ; mais il n’en est pas moins vrai que l’esprit qui anime les équipages espagnols est bien supérieur à celui que l’on