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en principe, type intéressant toutefois parce qu’on essayait, — non sans succès, — d’y résoudre le problème de la protection par l’abaissement, par la réduction au minimum de la cible que présentent les flancs verticaux du navire de mer.

Des vrais monitors, — navires de défense des côtes, tels que le Monterey, type nouveau, ou le Puritan, type refondu, — peu de choses à dire. Les États-Unis ont toujours eu de bons bâtimens de cette catégorie, et le Monterey, surtout, dont certaines caractéristiques appartiennent aux types de haute mer, représente une valeur militaire très sérieuse.

Comment, si soigneux d’assurer la défense de leur littoral, les marins américains s’étaient-ils laissé distancer, pour la construction des torpilleurs, au point qu’il y a quelques mois ils n’eussent pu en mettre en ligne que quatre ?… C’est ce qu’il n’est pas facile d’expliquer. On s’est hâté, depuis, d’achever ceux qui étaient assez avancés, mais, comme nous allons le voir, les Espagnols ont l’avantage de ce côté, d’autant qu’à leurs torpilleurs ils peuvent joindre quelques-uns de ces navires légers, rapides, bien armés, que l’on appelle tantôt contre-torpilleurs (ou torpedo-boat destroyers), tantôt torpilleurs divisionnaires, chefs de groupe, chefs d’escadrille de torpilleurs, pour bien marquer le double rôle offensif et défensif, que leur déplacement relativement élevé (300 — 600 tonnes) leur permet de jouer à l’égard des torpilleurs ordinaires.

Il nous reste à dire un mot des croiseurs protégés américains, des navires qui figurent dans les divisions lointaines et dont les meilleurs vont, paraît-il, tenter sur Manille une opération à laquelle le secours des Tagals insurgés peut seul donner quelque chance de succès.

L’Olympia, de près de 6 000 tonnes, est le plus remarquable de ces bâtimens, avec sa belle vitesse de 21 nœuds, ses 1200 tonnes de combustible, son pont blindé à 50 — 120 millimètres, ses 4 canons de 203 millimètres, ses 10 pièces de 127 millimètres à tir rapide, ses 25 canons légers et ses 6 tubes lance-torpilles.

Au-dessous d’elle viennent des croiseurs de 2 000, 3 000 et 4 500 tonnes, tous rapides (18 — 20 nœuds), suffisamment protégés et fort bien armés.

Dans les navires de cette catégorie, il convient de donner une place à part aux deux croiseurs-corsaires, dont la construction fit tant de bruit il y a quelque cinq ou six ans, à l’époque où les