nivellement, dans la mesure du possible, des tarifs, et la clause de la nation la plus favorisée. La France ne prétendait pas empêcher la Prusse d’abaisser encore ses tarifs pour d’autres nations ; mais en ce cas la France en aurait profité. C’était le contraire du traité autrichien, qui avait bien abaissé les droits entre la Prusse et l’Autriche, mais les élevait vis-à-vis de l’étranger, et ne permettait à aucun des contractans de les diminuer, sous peine de voir l’autre les relever contre lui. La question de la fixation des droits d’entrée en Allemagne avait une importance considérable, non pas seulement à cause de l’arrivée possible des produits français, mais parce que la Prusse songeait déjà à conclure d’autres traités, notamment avec la Grande-Bretagne, et que le tarif conventionnel avec la France devait leur servir de base.
La Prusse s’engageait pour douze ans, à partir du moment où le Zollverein aurait accepté le traité signé par elle ; comme le Zollverein expirait en 4865, la Prusse promettait, de plus, de rester liée par le traité, même si le Zollverein ne devait pas se renouveler alors, montrant ainsi aux États de l’Allemagne du Sud qu’elle était décidée à résister aux idées protectionnistes. L’Autriche voyait avec déplaisir cette politique qui détachait d’elle l’Allemagne, et cherchait, par l’offre d’autres avantages, à la retenir dans une union douanière avec elle. Cette opposition eut pour effet de retarder la mise à exécution du traité franco-prussien, qui finit cependant par être étendu à l’Allemagne du Sud, moyennant des concessions que fit la Prusse sur le régime des vins. La Saxe, où M. de Beust était alors ministre, appuyait la politique commerciale de la Prusse ; son industrie voulait des débouchés, et son agriculture, malgré la concurrence autrichienne, n’était pas encore protectionniste. Quant à l’opinion publique prussienne, elle était tout acquise à la politique libérale ; et la même Chambre qui refusait au gouvernement les crédits militaires, votait presque à l’unanimité l’approbation du traité avec la France.
Le traité de 1865, qui fut ensuite conclu entre l’Allemagne et l’Autriche, différait notablement de celui de 1853, en ce sens que chacune des deux parties conservait la liberté de fixer ses tarifs vis-à-vis des nations étrangères. Pour se défendre contre l’arrivée de marchandises françaises, anglaises et autres par voie allemande, l’Autriche se réservait le droit d’exiger des certificats d’origine. Le Zollverein conclut des traités de commerce avec la Belgique, l’Italie, l’Angleterre et la Suisse, dont la disposition