L’étude des finances et de l’industrie allemandes appelle comme suite nécessaire celle du commerce ; et celle-ci à son tour ne saurait être complète sans celle de la navigation et de la colonisation. C’est à cette dernière étude que nous allons consacrer le présent article, destiné à terminer l’esquisse que nous avons entreprise de l’Allemagne économique contemporaine. Après avoir montré les progrès extraordinaires du commerce, nous indiquerons le développement de la marine allemande et d’une politique coloniale, dont le plus récent coup d’éclat a été l’occupation en Chine du territoire de Kiao-Tchau. Nous exposerons la politique commerciale suivie jusqu’à ce jour par l’Empire, les traités qu’il a conclus et les attaques dont ces conventions sont l’objet de la part des agrariens. Nous chercherons enfin à résumer la situation économique du pays, telle qu’elle se dégage des études auxquelles nous nous sommes livrés.
La force du commerce germanique ne s’est pas seulement manifestée à l’intérieur du pays par l’extension de maisons puissantes et la création de maisons nouvelles ; elle s’est affirmée au dehors, dans les diverses parties du monde, par une double action : des commis voyageurs tenaces ont porté de tous côtés les échantillons de marchandises allemandes ; d’autres sont entrés au service de maisons locales, se rendant utiles à leurs patrons, se mettant peu à peu au courant de leurs affaires et finissant, de gré ou