voulant qu’une division. L’Empereur insista, et il obéit. Mais il était très souffrant, ses yeux étaient malades, des douleurs ne lui permettaient pas de se tenir à cheval. Informé de cet état, l’Empereur l’engagea à revenir. Ne voulant pas imiter l’exemple des princes, il s’y refusa. Alors l’Empereur lui en intima l’ordre. (24 juillet.)
L’Empereur eût voulu que le général Niel fût le successeur de Canrobert. C’est pourquoi il l’avait envoyé en Crimée dans une situation d’attente, mal définie. Officier du génie, Niel s’était fait remarquer lors de l’affaire de Constantine et dans l’expédition de Rome. Il avait obtenu le grade de général de division en 1853. Il venait tout récemment de diriger l’attaque heureuse contre Bomarsund. C’était un esprit résolu, lucide, et en même temps prudent et souple. Vaillant s’opposa au choix de Niel. A son avis, un siège n’était qu’un épisode dans une campagne ; l’essentiel était toujours la bataille. Or, la préparation, la conduite de la bataille devaient être confiées à celui qui saurait le mieux remuer, concentrer sur le point décisif, afin d’y avoir au moins la supériorité momentanée du nombre, les masses profondes dont se compose le nerf des armées, l’infanterie. Le commandement en chef devait être réservé à un général d’infanterie. Vauban, à qui Louis XIV avait destiné l’armée qui assiégeait Turin, répondit qu’il consentait bien à se charger du siège, mais du siège uniquement, parce qu’il ne s’entendait pas à la guerre de campagne, ni à conduire une armée. Présentées par un homme d’une telle expérience, appartenant lui-même à l’arme du génie, ces raisons déterminèrent l’Empereur à donner Pélissier comme successeur à Canrobert. Niel ne tarda pas à devenir le général en chef du génie, à la place du général Bizot tué.
L’avancement de Pélissier[1] avait eu lieu en Afrique. Un fait de terrible sévérité se rattachait à son nom. Colonel, il avait été chargé de réduire les Ouled-Riah, cachés dans des grottes vastes et profondes. Il les somme de sortir, leur promettant la vie et la liberté ; ils refusent. Il comble l’entrée des grottes de fascines et les somme de nouveau ; ils ne bougent pas. Alors il ordonne de
- ↑ Né le 6 novembre 1794.