La sortie ou l’élimination du fer se fait par trois voies ; la sécrétion urinaire en emporte constamment une très faible partie, à peine un dixième de milligramme par vingt-quatre heures ; la bile en entraîne une proportion plus forte, environ 2mm, 5 pour le même temps : ces quantités sont à peu près indépendantes du régime. La voie principale d’élimination c’est la muqueuse intestinale : c’est par-là qu’est rejeté tout le fer inutile, tout le fer en excès ; la quantité dépend des circonstances. En cas ordinaire, ce charroi entre les organes et les portes de sortie ou émonctoires du fer, est exécuté par la partie liquide du sang, le sérum ou plasma. Mais dans les cas où la décharge doit être plus forte, et où par exemple, à la suite d’hémorragies internes ou de vastes destructions du sang, le déchet du fer usé s’élève considérablement, les globules blancs, les leucocytes forment comme une sorte de train de ballast qui prend la combinaison ferrugineuse à l’état solide dans le foie pour la déverser dans l’intestin. Il est oiseux de dire que la connaissance de ces faits a exigé les patientes études d’un grand nombre d’expérimentateurs.
Jusqu’ici on avait méconnu ces mutations générales de l’un des élémens certainement les plus intéressans qui participent au cycle de la matière vivante. Le fer ne semblait exister chez les vertébrés que pour le sang et par le sang, c’est-à-dire en vue de celui des tissus qui en contient la plus grande quantité et où son rôle est le plus apparent. Tout le reste du fer était négligé. On savait bien, à la vérité, que l’organe hépatique, le foie, et la rate elle-même en contenaient de fortes proportions, mais il semblait que ces organes ne fussent, en cette occurrence, que les dépositaires du sang. C’est surtout le fer du foie que l’on considérait comme le simple témoin des mutations du sang. On disait, pour employer le langage un peu barbare des physiologistes, que le fer hépatique était du fer hématique. Cet énoncé est vrai, mais il ne l’est qu’en partie. Il se produit dans le foie une destruction des globules : c’est là qu’ils achèvent ordinairement leur cycle, au moins en ce qui concerne leur matière rouge, leur hémoglobine, qui s’y détruit en effet. L’un des produits de la destruction, le fer, se dépose sur place ; le reste de la matière colorante passe dans la bile et lui donne sa couleur particulière. Le dépôt de fer hépatique est d’ailleurs une réserve pour le sang lui-même ; c’est là qu’il semble puiser pour se reconstituer lorsqu’il a subi de grandes pertes. On constate en effet que la provision de fer diminue dans