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documens officiels, mes souvenirs consignés à l’époque même sur mon journal régulièrement tenu, quelques écrits de mes camarades[1] ou d’amis sincères et informés[2]. Les anciens remercient leurs chers successeurs d’avoir porté l’Ecole au degré de vigueur et de fécondité dont les fouilles de Delphes par M. Homolle et ses collaborateurs sont la plus récente et la plus brillante manifestation. Cette institution a été un modèle qu’ont imité les étrangers ; elle a heureusement essaimé en Italie en suscitant l’Ecole archéologique de Rome, devenue de plus en plus grande et forte, sous la direction redoublée d’A. Geffroy, et maintenant de l’abbé Duchesne ; elle enrichit chaque année la science et l’histoire de l’antiquité ; elle forme une élite de jeunes professeurs qui, à certains égards, renouvellent notre enseignement supérieur ; enfin, telle est sa vitalité qu’en dépit de bien des obstacles, elle a duré plus qu’aucun de nos gouvernemens depuis un siècle. Notre audace de 1847 n’était donc pas une folie. De pareils établissemens ne sont pas seulement la parure d’une nation ; ils sont une partie de cette puissance intellectuelle qui, avec les armées, met un peuple à son rang.


CHARLES LEVEQUE.

  1. Ch. Benoît, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Nancy : La Grèce ancienne étudiée dans la Grèce moderne, 1892. — Du même : Excursions et Causeries littéraires autour d’Athènes et en Argolide, 1893. — Ch. Hanriot : L’École française d’Athènes, Discours de rentrée à la Faculté des lettres de Poitiers. — Hanriot est mort en 1895. Nous ne sommes plus que trois de la première promotion : M. Ch. Benoit, M. E. Burnouf, et l’auteur du présent article. — Emile Gebhart : Un Anniversaire athénien. Journal des Débats du 2 novembre 1895.
  2. Ernest Vinet, bibliothécaire de l’École nationale des Beaux-Arts : l’Art et l’Archéologie, Paris, 1874.