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des indemnités payées durant l’exercice. Celles-ci ont atteint un million de marks en 1896. Le nombre de personnes à qui une rente était servie par la corporation s’élevait, à la fin de l’année, à 5 477. Sept ouvriers sur mille ont été victimes d’accidens donnant lieu à indemnité.

A côté de ce rapport de la corporation officielle, nous avons celui de l’Union pour la défense des intérêts de l’industrie chimique allemande. Au congrès tenu à Eisenach en septembre 1896, le secrétaire, M. Wenzel, constatait, dans son compte rendu, qu’en 1895 l’industrie chimique avait fait de nouveaux progrès : 5 947 ateliers en travail au lieu de 5 758 l’année précédente ; 34 millions de journées d’ouvriers au lieu de 33 ; 114 000 au lieu de 110 000 ouvriers ; 103 au lieu de 98 millions de marks payés en salaires ; 7 240 milliers de tonnes transportées au lieu de 7 063 ; 927 000 exportées pour une valeur de 339 millions de marks, contre une importation de 280 millions. Le dividende moyen des 95 fabriques appartenant à des sociétés anonymes a été 12,71 pour 100. L’industrie des alcaloïdes et des acides, qu’on nomme parfois la grande industrie chimique, a été moins prospère dans son ensemble, tandis que les industries de la soude et de l’acide sulfurique ont donné de très bons résultats. Celle des produits pharmaceutiques et photographiques a souffert de la concurrence, alors que celle des préparations alcooliques a bénéficié d’une nouvelle législation. L’industrie des acides organiques a dû, sous l’influence d’une production croissante, abaisser ses prix d’un cinquième. Celle de la stéarine s’est bien défendue ; celle des savons et parfums a avancé, notamment au point de vue de l’exportation. Les fabriques de couleurs de goudron sont en progrès constans et les dividendes moyens de cette catégorie ont passé de 10 pour 100 en 1886 à 23,5 pour 100 en 1895. La fabrication des explosifs continue à donner de brillans résultats. Les engrais artificiels sont tombés à des prix tellement bas que le revenu du capital engagé dans ces fabriques est descendu au-dessous de 4 pour 100.

L’Union s’est efforcée d’obtenir que des mesures de protection pour les secrets de fabrication fussent inscrites dans la loi contre la concurrence déloyale. Elle n’a cru devoir s’agréger ni à l’Union des industriels (Bund der Industriellen) ni à la Ligue défensive contre les empiétemens agraires (Schutzverband gegen agrarische Uebergriffe) ; elle a en revanche pris une part active à la législation sur la protection de la propriété industrielle, et négocié longuement